BD : Thomas Azuélos - Simon Rochepeau / Tout ce qui bouge n’est pas rouge / Îles Chagos / Ce que vous faites est formidable

La Zad, c'est plus grand que nous, éd. Futuropolis
La Zad, c'est plus grand que nous, éd. Futuropolis - © Thomas Azuelos et Simon Rochepeau © Futuropolis
La Zad, c'est plus grand que nous, éd. Futuropolis - © Thomas Azuelos et Simon Rochepeau © Futuropolis
La Zad, c'est plus grand que nous, éd. Futuropolis - © Thomas Azuelos et Simon Rochepeau © Futuropolis
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Thomas Azuélos et Simon Rochepeau vous parlent de leur BD "La Zad, c'est plus grand que nous", et André Oraison des îles Chagos. Les chroniques s'intéressent au débat entre intellectuels de gauche sur le mouvement des gilets jaunes et aux compliments.

Avec
  • Simon Rochepeau auteur de BD
  • Thomas Azuélos auteur de BD
  • André Oraison professeur de droit international à l'Université de la Réunion, spécialisé sur les problèmes de décolonisation, de démilitarisation et de coopération dans la zone océan Indien

@PetitsMatinsFC

Le Réveil Culturel par Tewfik Hakem :

Tewfik Hakem s'entretient avec les auteurs de BD, Thomas Azuélos et Simon Rochepeau, à l'occasion e la sortie de leur album La Zad, c'est plus grand que nous, paru aux éditions Futuropolis, Gallimard. Un récit de Thomas Azuélos et Simon Rochepeau, un dessin de Thomas Azuélos. Tous les deux nous racontent leur expérience auprès des zadistes de Notre-Dame-des-Landes, qui sont ces derniers, ce qu'ils veulent, comment ils vivent, et comment ils en ont fait un récit.

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On y est allés tous les deux. D'abord, je suivais un Collectif qui suivait la ZAD ; j'y vais pour observer le quotidien de ces gens-là, voir comment ils se nourrissaient, se logeaient, s'ils avaient l’électricité, savoir comment ils vivaient entre deux moments médiatiques. Je suis rapidement tombé sur une personne, Chloé, dans l'album, qui avait envie de me raconter son histoire. Quand j'en ai parlé à Thomas, il m'a dit : je dois y aller, ressentir ça physiquement.   Simon Rochepeau

La Zad, c'est plus grand que nous, éd. Futuropolis
La Zad, c'est plus grand que nous, éd. Futuropolis
- © Thomas Azuelos et Simon Rochepeau

Plus j'avançais sur le sujet, plus il me touchait. Le but était, non pas de dessiner, mais de tisser mon quotidien avec eux. Le moment où j'y vais est en 2017.  On raconte, nous, des événements qui se passent en 2013, au moment où la ZAD se constitue, entre 2013 et 2018 - j'ai un petit temps de retard.   Thomas Azuélos

La Zad, c'est plus grand que nous, éd. Futuropolis
La Zad, c'est plus grand que nous, éd. Futuropolis
- © Thomas Azuelos et Simon Rochepeau

Le Journal des Idées par Jacques Munier :

Le Monde ouvre ses pages idées au débat entre intellectuels de gauche sur le mouvement des gilets jaunes.

Nicolas Truong cite un texte à paraître d’Alain Badiou, « une tribune à contre-courant de son camp, particulièrement révélatrice du conflit des interprétations » qui se développe. Pour le philosophe, le mouvement des gilets jaunes n’est pas révolutionnaire « mais bien réactionnaire, comme l’était pour Marx, en 1848, la classe moyenne qui combattait la bourgeoisie. Car une légitime colère contre la vie chère ne rend pas mécaniquement une insurrection révolutionnaire. Et une révolution peut être aussi bien rouge que brune, sociale que nationale. » Ce qu’il résume dans cette formule : « tout ce qui bouge n’est pas rouge ». Car « l’émeute en elle-même n’est pas émancipatrice », soulignait l’historien Patrick Boucheron, aussitôt critiqué par son collègue Gérard Noiriel, spécialiste des mouvements populaires, pour son manque « de compassion pour la misère sociale que ce mouvement a révélée ». Ludivine Bantigny estime quant à elle que ce mouvement a bien « une portée émancipatrice » : « ses participantes et participants s’engagent pour la justice fiscale et sociale, réfléchissent à ce que pourrait être une démocratie plus vivante, où chacune et chacun se sentirait vraiment représenté ». 

Se référant aux déclarations convergentes de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon sur le mouvement, Romain Goupil considère pour sa part que la collusion « entre le jaune, le rouge et le brun devient une réelle menace pour la démocratie. Tous surfent sur l’anonymat des réseaux sociaux qui permettent l’insulte, les menaces et la propagation de la haine ». À propos du slogan proféré dans les rangs des manifestants – « On est chez nous ! » – il rappelle que « c’est tout le contraire qui s’est passé en mai 1968. Universalistes, solidaires des opprimés, héritiers des résistants, révulsés par le souvenir de la barbarie nazie, nous étions avant tout des antifascistes. Et nous étions tous des juifs allemands ». 

Pour Patrice Maniglier « le mouvement des gilets jaunes est le premier mouvement social français, depuis Mai 68, voire depuis la fin de la guerre d’Algérie, à manifester un authentique potentiel révolutionnaire ». Selon le philosophe, le fait qu’il « agrège des identités sociales, culturelles et idéologiques suffisamment hétérogènes pour qu’on ne sache plus qui est susceptible de le rejoindre » lui confère le caractère de « masse » que Gramsci avait à l’esprit lorsqu’il parlait d’« hégémonie pour désigner ce phénomène par lequel, au cours d’un processus révolutionnaire, les éléments d’une classe particulière (il pensait aux ouvriers russes de 1917) prennent en charge aussi les intérêts de classe d’autres segments de la population (ainsi de la paysannerie russe) ». Conclusion : si le mouvement des gilets jaunes « prétend incarner le peuple, ce n’est pas parce qu’il est majoritaire, mais parce qu’il est indéfini ». 

Le Journal de la philo
5 min
Dimanche, et après ?
44 min

Les Enjeux Internationaux par Xavier Martinet :

La CIJ a décidé lundi que le Royaume-Uni devait mettre fin « rapidement » à son administration sur les îles Chagos dans l'Océan Indien. Cette décision est une victoire après 20 ans de bataille judiciaire des Chagossiens déplacés en 1967 - et une arme pour les dernières luttes de décolonisation ? Îles Chagos : du drame humain à la victoire diplomatique ?

Xavier Martinet s'entretient avec André Oraison, professeur de droit international à l'Université de la Réunion, spécialisé sur les problèmes de décolonisation, de démilitarisation et de coopération dans la zone océan Indien.

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L'Humeur du matin par Guillaume Erner :

Ce que vous faites est formidable...

Oui absolument, puisque nous sommes aujourd’hui le vendredi 1er mars, et le vendredi 1er mars c’est la journée du compliment, c’est Le Parisien qui me l’apprend, mais après tout pourquoi pas puisqu’il existe des journées mondiales d’à peu près tout et n’importe quoi : le 17 février c’est la journée mondiale du Pangolin, le 15 mars la journée mondiale de lutte contre les violences policières et le 16 mars la semaine de la courtoisie au volant…

Donc aujourd’hui vous devez complimenter vos prochains, une journée à mon avis des plus utiles, les pangolins ne nous en voudront pas, puisque le propre du contemporain, c’est d’être obsédé par le regard social. Alors, ce besoin d’être complimenté par l’autre a été pensé dans la sociologie moderne par un sociologue américain David Riesman, l’auteur de l’un des plus grands bestsellers en sciences humaines, La foule solitaire, publié en 1950. Et dans cet ouvrage, Riesman explique que nous sommes passés d’un type de société à un autre, d’une société où l’individu était dirigé depuis son for intérieur, dirigé par un principe interne, sa conscience ou son surmoi, appelez-le comme vous voudrez, un principe organisé par la tradition, et donc il n’avait besoin de personne, il tenait debout un peu selon le principe du gyroscope. 

Avec l’époque actuelle, explique Riesman, l’individu est de plus en plus tourné vers les autres, il est passé de l’ère du gyroscope vers les autres au principe du radar. Non pas que l’humanité soit passée de l’ère de l’égoïsme à l’altruisme, mais parce que le principe qui guide l’humanité désormais, ce n’est plus un principe interne, mais un principe externe : qu’est-ce que les autres pensent de moi ? « Qu’est-ce que les autres pensent de moi » est la question qui passionne désormais les êtres humains, explique Riesman, d’où ce besoin d’être complimenté, de partir à la chasse aux compliments, « fishing for compliments » comme on dit en anglais. Bref, faites-moi un compliment, cela me fera la journée, et c’est pour cela que cette journée mondiale du compliment devrait être accueillie comme une bénédiction par une humanité qui doute… 

Alors s’il vous plaît, vous les auditeurs qui êtes grands, faites des compliments à vos proches, suppliez les d’en faire, faites de votre prochain un dieu, puisque oui, ce 1er mars, c’est aussi la journée mondiale de la prière…

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