où il sera question de fenêtre allumées, de rencontres photographiques, d'une vengeresse animée, de la poésie du printemps, du Brexit et d'un éveil des consciences.
On découvre un lieu, un univers et on pense déjà à la suite. A ce qui nous attend derrière. Qui est vraiment cette personne, ce lieu ne contient-il vraiment qu’une porte ? Qui a pu y vivre avant nous ? C’est une recherche au-delà de la découverte. Voir enfin à quoi tient la vie et le quotidien autour de nous. C’est un travail qui s’attache à ce qui se passe après. Une fois, que les rues se sont vidées, que les stores des boutiques se sont baissés, que la lumière s’en va. Que le silence se fait. Comment continuer à voyager quand le vide s’installe autour de nous ? Comment provoquer la rencontre ? Il faut aller chercher, il faut saisir sans permission. C’est comme ça que Chantal Stoman prolonge le temps de ses voyages. Quand il serait temps de ranger le matériel, de rentrer à l’hôtel, elle continue à chercher des visages. Ceux qui ne la voient pas, trop occupés à préparer le repas du soir, à se déshabiller dans leur salle de bain, à lire le journal ou à regarder la télé dans leur salon, à tenir leur position dans leur salle de gym. Ici, c’est un building imposant qui s’impose sur un carrefour, la façade raturé par un maillage de fils électriques. Sur ce grand bâtiment en pierre, une seule lueur, qui s’échappe d’une fenêtre. Une lueur et une silhouette de femme. Assises sur le rebord. Vu de là où nous sommes, vu d’en bas, on dirait qu’elle fume, on dirait qu’elle regarde la photographe. Qu’elle se laisse capturer. Chantal Stoman s’invite là où on ne l’a pas conviée. Chez les gens. Quand elle ne les croise plus dans la rue, elle voudrait encore provoquer la rencontre. Que ce soit à Tokyo, au Caire, ou ici à Phom Penh au Cambodge. Des photos que l’on peut voir que l’on peut voir au conservatoire de Montreuil dans le cadre du mois de la photo du Grand Paris qui commence ce week-end. « Protégée par la discrétion de la nuit, écrit Chantal Stoman, j’ai surpris des échantillons de vie, des intimités cachées dans un havre de lumière au milieu des ténèbres ». Ces fenêtres, lumière allumées, elle les cherche comme un dernier trésor, elle les voit comme une promesse. Celle sans doute que quelque chose se passe encore quand tout le monde rentre et se verrouille. Il y a encore ici une ouverture. L’accès possible vers un intérieur. Un autre monde encore. Un monde, celui d’une fenêtre allumée dans la nuit, qui pourrait accueillir toutes les solitudes toutes les attentes.
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