

Où il sera question de points de repères, de routes à choisir, de lieux neufs, de drag-queens costa-ricaines, d'indécision électorale, d'incertitudes russes, de polyamour à la Silicon Valley et de dénomination des candidats.
C’est l’image d’un départ. Un autre. Celle d’une route quand on s’en va, quand on veut voir autre chose, ailleurs. C’est un paysage que l’on veut voir transformé. Et donc on s’en va, pour mieux le découvrir, s’y faire étranger. Une route qui file droit, et nous dessus, qui tentons d’avancer. Loin ce n’est pas le but. Il faut juste s’efforcer de quitter le territoire que l’on habite. Aller voir à côté, et puis après. Se rendre compte de ce qui change, de ce qui reste, de ce que nous devenons, nous sur cette route là. Comment un paysage inconnu peut à un moment donné, devenir le nôtre. C’est un peu la question de cette déambulation photographique d’un an et demi. Seul sur un itinéraire de 60 000 kilomètres. Au bout d’un moment, on se retourne et on ne voit plus le point de départ. Alors on se remet à marcher et on se rend compte alors qu’on ne voit pas plus le bout du chemin. L’endroit de la halte. Celui où l’on aura élu son nouveau chez-soi. Ca au milieu de la route, on n’en sait vraiment rien. Il s’agit de marcher et de penser à ce que ça veut dire un repère, un point de repère, loin de chez soi. Comment se fait la reconnaissance des lieux. Il y a des images floues, comme saisies dans l’urgence comme si le point de repère était de l’ordre de la sensation, du souvenir furtif. Images filantes d’un crépuscule en noir et blanc. Un point de vue en hauteur, sur les lumières de la ville. Avec des spectateurs assis en équilibre sur un balancier. C’est toujours en noir et blanc, un portrait plus net dans ce qui semble être une salle des fêtes. Du décor autour on ne voit que des enceintes et du matériel hi-fi. A côté une femme blonde en robe de mariée est assise, seule et lasse, devant de grand voilages blancs. Droite sur sa chaise, mains jointes mais le regard résolument perdu sur le sol devant elle. Quand on sait que cette série du photographe Simon Tanguy, Almost home, presque chez soi, est le fruit d’une déambulation dans l’inconnu et que l’on tombe sur cette photo de mariée à l’écart, isolée, on se demande quelle sortie de route le photographe a prises, quels choix, quels mouvement l’ont mené à pousser cette porte là, à se retrouver du crépuscule de la route, aux néons blafards de la fête qui ne commence pas. Almost home, c’est une série donc de Simon Tanguy que l’on peut voir ce mois ci à Vannes dans le cadre du festival Ailleurs. Un parcours photographique pour tenter de donner une définition à l’errance, la fixer dans un cadre. Rassembler comme l’écrit le photographe, les parcelles disparues d’une maison atemporelle et omniprésente. Savoir jusqu’à quel point on peut dans ce monde se sentir chez soi.
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