

Bernard Eisenschitz vous parle de la rétrospective consacrée au cinéaste Nicholas Ray, et Mathilde Allain des tensions à la frontière du Venezuela et de la Colombie. Les chroniques s'intéressent au baccalauréat et à Tariq Ramadan.
Le Réveil Culturel par Tewfik Hakem :
Tewfik Hakem s'entretient avec le critique et historien du cinéma, Bernard Eisenschitz, à l'occasion de la rétrospective consacrée au cinéaste des Amants de la nuit, de La Fureur de vivre, de Johnny Guitar et autres chefs-d'oeuvre, le cinéaste de la blessure et de l'adolescence écorchée, Nicholas Ray (1911-1979), pour le quarantième anniversaire de sa disparition. A La Cinémathèque Française, jusqu'au 28 septembre 2019.
Il commence sa carrière en réalisant son premier film dans des conditions idéales, à partir d'un roman criminel d'Edward Anderson, Thieves Like Us - Les Amants de la nuit (1947) - et avec des choix et des erreurs qui seront les siens. Le film est réalisé dans le genre des films noirs ; ce genre de l'après-guerre, de la désillusion de l'après-guerre caractérisé par un décor urbain ; la grande ville piège, et la violence. Ce qu'il fait avec ce roman, c'est un film qui se passe dans la campagne, dans le Sud pauvre, et dans le passé, celui de la Dépression, mais où chacun des taulards évadés essaie d'éviter la violence.
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Pour "Johnny Guitar" [d'après le roman Johnny Guitar de Roy Chanslor], avec Joan Crawford, Sterling Hayden, Mercedes Mc Cambridge, Ray fait un film de couleurs folles, avec un scénario relativement classique, mais sublimé par ses acteurs. Ensuite, il tourne "La Fureur de vivre" (1955), certainement son film le plus connu, celui qui a le mieux marché - un film sur la jeunesse, le fait d'avoir choisi un acteur comme James Dean pour l'incarner, réuni des ados pour les faire tourner ensemble.
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Le Journal des Idées par Jacques Munier :
La réforme du baccalauréat entrera en vigueur en 2021, mais c’est dès cette rentrée que les classes de seconde et de première vont en expérimenter les nouveautés.
Et en particulier la fin des séries L, ES et S du bac général qui seront remplacées par un parcours modulable. Les élèves suivront un tronc commun de disciplines et des enseignements de spécialités, dont deux disciplines "majeures" et deux disciplines "mineures". L’hebdomadaire Le 1 est consacré à cette question débattue, avec notamment un grand entretien avec le ministre de l’éducation nationale. Premier constat : les élèves n’ont pas forcément reconstitué les anciennes filières, seuls 25% d’entre eux ont opté pour l’équivalent de la filière S, alors qu’ils étaient 55 % jusque-là dans cette voie. Face aux craintes qu’une offre inégalement répartie de ces spécialités ne handicapent certains établissements en réduisant le choix des élèves, le ministre affirme que la différence se fera « non pas entre un établissement des beaux quartiers et un des quartiers défavorisés, mais entre un petit et un grand établissement. Un établissement de grosse taille comportera plus d’offres. Comme les lycées de banlieue sont souvent de grande taille, ils ont une offre de formation assez riche. Si vous prenez les lycées ruraux, au contraire, il peut y avoir un sujet, quand ils sont petits. » Le ministre assure avoir travaillé avec les recteurs pour impulser « une politique volontariste » à cet égard. Et quant à l’inquiétude largement exprimée sur le bac, dont la valeur serait indexée à celle de l’établissement fréquenté, il estime que l’instauration du contrôle continu – qui entrera pour 40% dans l’évaluation – devrait offrir des garanties d’objectivité par rapport aux anciens « bacs blancs » : « l’anonymisation des copies, une banque de sujets nationale, et un correcteur autre que le professeur de l’élève ».
Sur le site de l’hebdomadaire Marianne, Samuel Piquet juge que l’on enterre l'école, et que « Blanquer jette les dernières pelletées de terre ». L’ancien professeur de lettres estime que « L'objectif premier de l'école n'est plus ni l'acquisition d'une culture ni encore moins l'émancipation par la pensée mais la capacité de l'élève à mener à bien son projet et à en faire la promotion en devenant un VRP de son propre cursus, un marchand de lui-même avec en ligne de mire le grand oral du bac, sorte de pré-entretien d'embauche et de tremplin vers la vie active. » Et il porte l’estocade sur le bac, dont « plus personne n'est dupe du niveau réel » la réforme actant « par l'introduction du contrôle continu sa caducité ».
Sur le site La vie des idées, Pierre Merle (Professeur à l’Institut National Supérieur du Professorat et de l’Éducation [INSPE] de Bretagne et à l’Université Bretagne Loire-Atlantique) signe un article intitulé La loi Blanquer : une révolution conservatrice ? Le sociologue, évoque notamment les futurs EPLEI (Établissement public local d’enseignement international), situés dans les grandes métropoles, qui « constituent l’archétype de la différenciation des établissements scolaires en créant, dès le plus jeune âge, une scolarité réservée aux enfants des catégories les plus aisées ». Il dénonce « le redéploiement des classes européennes » qui établissent une différenciation des collèges, et la « logique d’individualisation des parcours scolaires » qui est « à l’œuvre avec la réforme du lycée et la création de parcours fondés sur le choix d’options » qui entraînera fatalement, selon lui, une concurrence entre établissements.
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Les Enjeux Internationaux par Julie Gacon :
Le président vénézuelien a mené cette nuit des manœuvres militaires à la frontière avec la Colombie. Les deux pays se toisent depuis que d'anciens FARC ont annoncé reprendre les armes... La Colombie accusant le Venezuela de les soutenir.
Julie Gacon s'entretient avec Mathilde Allain, chercheuse au Centre de recherches d’études et de documentation sur les Amériques (CREDA) et membre du collectif Noria Research.
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L'Humeur du matin par Guillaume Erner :
Il y a trois catégories de menteurs...
Oui, les menteurs simples : Donald Trump, lequel a tracé à sa convenance le trajet de l’ouragan Dorian, expliquant que l’Alabama allait être touché, une preuve de plus que Donald Trump n’aime rien moins que s’arranger avec la vérité. Seconde catégorie, les menteurs qui avouent qu’ils ont menti : par exemple, Jérôme Cahuzac, le sémillant ministre qui avait farouchement nié avoir un compte dans les paradis fiscaux, avant de reconnaitre qu’en fait il en avait un. Et puis voici une troisième catégorie, une catégorie nouvelle : elle est incarnée par Tariq Ramadan, lequel publie aujourd’hui un livre pour dire la vérité sur son mensonge.
Ramadan, c’est le menteur qui dit la vérité, ou plus exactement le menteur qui prétend dire la vérité. Cet homme, accusé de viol par plusieurs femmes reconnaît avoir menti sur sa morale sexuelle. Celle-ci explique-t-il n’était pas exactement en ligne avec celle qu’il suggérait à ses fidèles d’avoir, on peut même dire que son comportement sexuel était strictement orthogonal avec celui de ses prêches.
Donc notre homme a menti. Oui, mais dans le même temps, ce menteur — Tariq Ramadan — assène qu’il dit la vérité au sujet des agressions sexuelles qui lui sont reprochées, autrement dit qu’il n’a jamais violé ces femmes qui prétendent l’avoir été. Mais le journal Libération estimait lundi, que dans l’un de ces cas au moins, l’une des femmes traitées de menteuses par Tariq Ramadan disait la vérité. Autrement dit, cette troisième catégorie de mensonge, le mensonge qui dit la vérité, devient une variation autour du paradoxe du Crétois, célèbre en philosophie analytique, lequel peut se résumer ainsi : Acte 1, un homme avoue qu’il ment ; Acte 2, si c’est vrai, c’est faux, mais si c’est faux, c’est vrai ; Acte 3, cet homme ment quand il dit qu’il peut dire la vérité.
En d’autres termes, quelqu’un peut-il mentir lorsqu’il dit qu’il mentait ? D’où cette interrogation vertigineuse : le menteur qui avoue qu’il ment dit-il la vérité ?
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