Où il sera question d'une construction, d'un mode d'emploi de la vie de famille, du noir qui nous poursuit, du rôle de la télévision en politique, du contexte électoral en Algérie et du "Sad Girls club".
C’est une manière de mettre à distance. Pouvoir prendre le temps de regarder la vie qui nous attend et nous dire que rien n’est grave. Rien de ce qui appartient à la vie ne devrait en fait nous inquiéter. C’est la première pierre. D’une maison, d’une nouvelle vie. Les origines présentées là sous nos yeux, les fondations. Les dessins, la maquette d'une maison que l’on va habiter à plusieurs. Lui, elle et leur enfant. Les origines comme légendes d’une photo comme un détail d’une autre. Le corps nu d’une femme dont on voit juste le sexe, le bras qui enveloppe un nouveau-né, un sein et l’autre main qui tient un portable. C’est une mère dont on ne voit jamais le visage. Photographiée dans toute sa distance, l’irréalité d’une situation que l’on s’apprête à vivre. Une vie de famille qu’on voit nous tomber dessus. Et l’incrédulité qui va avec. « Ce n’est pas ma femme » dit la légende en dessous d’une autre photo sur pied, avant la naissance, nue et ventre rond, debout sur un parpaing, le visage tournée vers le mur derrière elle. Une distance, complice avec celle qui s’apprête à partager cette nouvelle vie, pas beaucoup plus au fait de ce qui va se construire. C’est une série du photographe hongrois Peter Puklus qui a remporté le Grand Prix images Vevey en Suisse. Une série qu’il a intitulée : « The hero mother – How to build a house ». Une série, où lui, le père joue, comme un enfant. Avec des vis, des clous, des pièce de construction en bois. Pour imaginer. Une série où il se montre lui aussi au milieu de ce vide. De ce nouveau monde à construire. Son sourire posé à même le sol sous une pierre. Ou ses bras soulevant un mannequin de bébé, dans l’attente du sien. Des photos aux légendes comme des modes d’emploi pour la suite. Dédramatiser le tourbillon qui arrive. "Comment construire une maison", "comment soulever un poids". Concevoir, imaginer sa vie, les personnes qui nous entourent comme des maquettes, des esquisses. En étudier les mécanismes, celui du couple, de la famille, du domicile conjugal, de la naissance. Les placer suffisamment loin pour les voir venir. Les dessiner comme un projet artistique, fantastique. La mère comme une héroïne, avec pour modèle des lourdes planches de bois posées sur un établi. Le photographie lui-même posant nu et de dos avec une énorme poutre qu’il nomme son "érection". Un univers qui donne à sourire quand l’attente se voudrait un peu grave, un peu tendue. Photographier le vide quand tout - imagine-t-on- devrait être prêt. Garder autour de soi, des mots et des images, des rires et des clins d’œil de l’enfance et ainsi éviter de trop vite en sortir.
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