Expo : Marie Gautheron "L'Algérie de Gustave Guillaumet" / La justice et les jeunes / Arabie Saoudite : Riyad risque-t-elle de perdre ses alliés ? / Superfail du diesel

Un manifestant, portant un déguisement à l'image du Prince Saoudien Mohammed bin Salman, avec du sang sur les mains, proteste devant l'ambassade saoudienne à Washington, DC, le 08/10/2018.
Un manifestant, portant un déguisement à l'image du Prince Saoudien Mohammed bin Salman, avec du sang sur les mains, proteste devant l'ambassade saoudienne à Washington, DC, le 08/10/2018. ©AFP - Jim WATSON
Un manifestant, portant un déguisement à l'image du Prince Saoudien Mohammed bin Salman, avec du sang sur les mains, proteste devant l'ambassade saoudienne à Washington, DC, le 08/10/2018. ©AFP - Jim WATSON
Un manifestant, portant un déguisement à l'image du Prince Saoudien Mohammed bin Salman, avec du sang sur les mains, proteste devant l'ambassade saoudienne à Washington, DC, le 08/10/2018. ©AFP - Jim WATSON
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Marie Gautheron vous parle de l'expo "L'Algérie de Gustave Guillaumet", et Fatiha Dazi-Héni des conséquences de la disparition de Jamal Khashoggi pour l'Arabie Saoudite. Les chroniques s'intéressent à la violence des jeunes et au diesel.

Avec
  • Fatiha Dazi-Héni Chercheuse spécialiste des monarchies de la péninsule arabique à l’Institut de recherche stratégique de l’école militaire (IRSEM)
  • Marie Gautheron Historienne d'art, commissaire d'exposition

@PetitsMatinsFC

Le Réveil Culturel par Tewfik Hakem :

Tewfik Hakem s'entretient avec Marie Gautheron, historienne d'art et commissaire de l'exposition " L'Algérie de Gustave Guillaumet (1840-1887)" accueillie au Musée des Beaux-Arts de La Rochelle jusqu'au 17 octobre, puis au Musée des Beaux-Arts de Limoges, du 19 octobre au 4 février 2019, enfin à La Piscine, à Roubaix, du 9 mars au 2 juin 2019. Hommage rendu à un peintre un peu trop vite classé parmi les peintres orientalistes et dont la dernière exposition date de 1899.

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Le terme d'Orientaliste convient à Gustave Guillaumet dans un sens et pas dans l'autre ;  il est "Orientaliste" dans la mesure où il ne représente absolument pas la relation du colonialisme comme l'immense majorité de ses contemporains ; il ne nous donne à voir que l'Algérie qu'il souhaite voir, c'est-à-dire, celle qui serait "préservée" pas encore contaminée par le contact colonial. 

"Labour en Algérie" (1869)
"Labour en Algérie" (1869)
- Gustave Guillaumet @Musée des Beaux-Arts de Limoges

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En savoir plus : L'orientalisme revisité
Tout un monde
30 min

Le Journal des Idées par Jacques Munier :

Une rixe entre bandes rivales d’adolescents a fait un mort samedi aux Lilas, en Seine-Saint-Denis. S’il n’est pas nouveau, le phénomène semble avoir gagné en intensité et en violence.

Battes de base-ball et barres de fer, et même des étuis de calibre 7,62 mm – laissant penser à des tirs de Kalachnikov – ont été retrouvés sur les lieux de l’affrontement. Dans Libération Zinn-Din Boukhenaïssi évoque les limites de la prévention dont il a la charge dans le nord de Paris. D’abord du fait des jeunes eux-mêmes, le plus souvent entraînés par un prétexte futile : « sur quoi peut se baser une politique de prévention quand un regard est à l’origine d’un coup de couteau ? » A propos des bandes, François Molins, procureur de la République, faisait récemment état d’une forme d’impuissance en parlant d’irrationalité des comportements. Mais Zinn-Din Boukhenaïssi souligne l’importance du travail de terrain des éducateurs qui « savent identifier une tension naissante. Quelques mots peuvent suffire à casser une dynamique de groupe car la plupart des jeunes n’ont pas envie d’en découdre » et la victime d’aujourd’hui aurait pu se trouver hier dans le camp des coupables. « Beaucoup subissent plus qu’ils n’agissent, parce qu’ils se retrouvent entraînés par des logiques de solidarité, de loyauté, de fratries. Ils nous parlent de la difficulté à devoir supporter cette violence au quotidien. »

Outre le travail de prévention, notoirement lacunaire faute de moyens, l’éducateur, qui dirige le Groupe de recherche et d’action auprès des jeunes adolescents de la rue insiste sur les conditions sociales d’émergence de la violence des bandes : « De nombreuses mères élèvent seules leurs enfants. Elles font des ménages, travaillent dans le secteur des services à la personne. Elles partent tôt ou reviennent tard, s’épuisent. Sans pour autant déresponsabiliser les parents, on ne peut émettre de théorie sans évoquer au préalable cet univers-là, où toute l’énergie est absorbée par une urgence matérielle. » Lutter contre la précarité est donc selon lui la meilleure manière de réduire la part « irrationnelle » des bagarres de bandes. L’autre levier d’action concerne les réseaux sociaux : « Car même lorsqu’il est dans sa chambre, donc physiquement éloigné de la rue, un gamin reste exposé. Devant son ordinateur, il peut se retrouver, en ligne, à la genèse d’une rixe parce que connecté avec des jeunes de son quartier. Sa réputation se joue dans cet espace virtuel. »

On peut regretter à cet égard que le champ de la sociologie des bandes ne soit pas davantage développé. Marwan Mohammed, l’un de ceux, avec Laurent Mucchielli, à l’avoir investi, insistait dans La Formation des bandes - Entre la famille, l'école et la rue (PUF), sur l’idéologie de la consommation pour analyser les réponses en mode "pack" ou "forfait" que les bandes apportent à leurs jeunes membres. Face aux réponses partielles de l’école ou des familles à leurs besoins sociaux – consommation, reconnaissance, construction identitaire – les bandes fournissent une compensation symbolique permettant de comprendre des engagements qui peuvent paraître irrationnels, débouchant souvent sur des issues peu attrayantes comme la prison… Les jeunes de nos banlieues sont-ils plus dangereux aujourd’hui ? C’est la question posée par le juge pour enfants de Bobigny Jean-Pierre Rosenczveig dans son livre d’analyse et de témoignage Rendre justice aux enfants (Seuil). S’il est vrai que « le nombre des mineurs mis en cause par la police ou la gendarmerie a considérablement augmenté », c’est aussi dû au fait que de nouvelles lois ont créé de nouveaux délits, augmentant mécaniquement les chiffres de la délinquance : interdiction de manifester cagoulé ou de se rassembler dans une cage d’escalier… De même le délit d’outrage, devenu une « technique » pour gérer les incivilités, est monté en flèche. Le taux de réponse pénale a connu une forte hausse : de 60% en 1990 il est passé aujourd’hui à 93%, démentant dans les faits les accusations de laxisme à l’encontre de la magistrature. 

Le laxisme, c’est toujours pour les autres, lorsque certains politiques qui agitent ce chiffon rouge sont eux-mêmes visés par des enquêtes judiciaires, l’argument se retourne et l’on crie alors à l’acharnement. La dernière livraison de la revue Délibérée (La Découverte) animée par le Syndicat de la magistrature, pose la question cruciale de l’impartialité des juges, « un devoir pour le juge et un droit pour le justiciable ». Pour Geneviève Giudicelli-Delage, cela procède de l’égale dignité de tous. Benoist Hurel rappelle la valeur constitutionnelle du principe. Mais l’impartialité ne peut être assimilée à l’absence de subjectivité. Le magistrat souligne que la jurisprudence a su « préserver la subjectivité du juge » et fonder l’impartialité sur l’existence ou non de conflits d’intérêts entre le juge et une partie. Le caractère subjectif de la démarche du juge est particulièrement important dans le cas des enfants et des jeunes, dont la délinquance n’est le plus souvent qu’un passage dont il convient de négocier la sortie plutôt que de les confirmer dans une trajectoire de récidive, et l’on connaît le rôle de la prison dans ce domaine. Comme le rappelle Jean-Pierre Rosenczveig, « 86% des mineurs délinquants ne le seront plus une fois adultes ».

En savoir plus : Drame rue de la Roquette
Les Pieds sur terre
28 min
La Suite dans les idées
28 min

Les Enjeux Internationaux par Xavier Martinet :

"Si l’Arabie saoudite est responsable de l'assasinat du journaliste du Washington Post Jamal Khashoggi, il y aura un châtiment sévère" a déclaré samedi Donald Trump. Le Secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo en vol vers Ryad et une fouille turque au Consulat saoudien à Istanbul : derniers rebondissements, dix jours après la disparition du journaliste Jamal Khashoggi. Les soupçons envers l'Arabie Saoudite sont au maximum : mais la pression est-elle réelle ?

Xavier Martinet s'entretient avec Fatiha Dazi-Héni, politologue, spécialiste des monarchies de la péninsule arabique, chercheuse à l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire (IRSEM) et enseignante à l'IEP de Lille.

L'Invité(e) des Matins
41 min
La Question du jour
8 min

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L'Humeur du matin par Guillaume Erner : 

Aujourd’hui un prix : 1,755

Oui, c’est le prix d’un litre de diesel à la pompe, et les centimes, c’est peut-être un détail pour vous, mais cela veut dire beaucoup, cela veut dire que pour la première fois, le litre de diesel est plus cher que l’essence. 

Et c’est ainsi que le diesel pourrait devenir le superfail de la fiscalité française et pas seulement parce que ça rime, le diesel est le super échec, parce que les pouvoirs publics ont tout fait pour que automobilistes français choisissent ce carburant et ces mêmes pouvoirs publics les abandonnent aujourd’hui en rase campagne, ou plutôt en rase bitume. 

Car les ménages qui ont acheté des voitures diesel ne l’ont pas fait par malice ou par méchanceté, ou parce qu’ils aimaient envahir l’air que l’on respire de micro particules, ils l’ont fait parce que l’Etat, dans un grand mouvement de solidarité avec les raffineries françaises, dotait ce carburant d’un atout à la pompe. 

Et c’est ainsi que l’on a diésélisé nos voitures avant de passer la marche arrière parce que l’on s’est rendu compte que ce carburant était un fléau. Mais c’est l’Etat qui a commis cette erreur et, aujourd’hui, ce sont les individus qui trinquent, pourtant cela fait peu de bruit. 

Une hypothèse pour évoquer ce contraste : à Paris, dans notre pays jacobin, on ne se rend pas compte du prix du diesel à la pompe tout simplement parce qu’il n’y a plus de pompe. Plus de pompe, quasiment pas de voiture, celles qui roulent ne parviennent pas à rouler mais c’est une autre histoire. La grande différence entre Paris et la France, c’est qu’à Paris on n’a pas de voiture, alors que, dans la plupart des coins de France, les ménages sont obligés d’en avoir deux. 

Dès lors, Paris ne se rend pas compte que le diesel est à ce prix, c’est un peu comme si soudainement le prix du ticket de métro parisien augmentait de 30-40% et plus personne ne s’en rendrait compte en dehors des Parisiens. Eh bien c’est ce qui arrive avec le diesel : désormais en France, chaque passage à la station-service provoque un coup de pompe. 

La Question du jour
5 min

@PetitsMatinsFC