

Fanny Ardant vous parle du dernier film de Diane Kurys "Ma mère est folle", et Cyril Trépier de l'extrême droite au Parlement en Andalousie. Les chroniques s'intéressent à la Syrie et à la haine face au politique.
- Fanny Ardant
- Michel Ciment critique de cinéma, écrivain, producteur de radio
- Cyril Trépier géographe, spécialiste de la politique espagnole et de l'indépendantisme catalan, chercheur à l’Institut français de géopolitique de Paris 8.
Le Réveil Culturel par Tewfik Hakem :
Tewfik Hakem s'entretient avec la comédienne Fanny Ardant, à l'affiche du dernier film de Diane Kurys, Ma mère est folle, où elle joue Nina, une mère un peu folle, devant un fils un peu trop sage, Baptiste, interprété par le chanteur Vianney. Et au Théâtre de L'Atelier, elle rejoue Hiroshima, mon amour, de Marguerite Duras, dans une adaptation et une mise en scène de Bertrand Marcos, du 18 au 31 décembre, le temps de dix représentations exceptionnelles.
J'ai toujours aimé la compagnie des jeunes hommes, beaucoup plus que celle des jeunes femmes. Il y a dans Vianney quelque chose de droit, de sage déjà qui doit gérer une mère très rock'n'roll. Mon rôle dans ce film ? Celui d'une mère à la vie rock'n'roll, capable de s'enthousiasmer pour des riens. Elle a grandi dans la beauté, la bourgeoisie, mais c'est un caractère irréductible qui refuse de baisser les bras devant un fils qui lui aurait voulu une vie plus cadrée.

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Avec la chronique de Michel Ciment, de la revue Positif
Michel Ciment défend Les Veuves, de Steve Mc Queen, et émet ses réserves sur Les Filles du soleil, d'Eva Husson.
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Le Journal des Idées par Jacques Munier :
Malgré l’absence de progrès tangible à Genève fin novembre sur le « comité constitutionnel » en Syrie, les lignes semblent commencer à bouger dans le pays.
Ne serait-ce que par l’épuisement des belligérants qui cherchent une sortie du conflit. C’est ce que pense Gilles Kepel dans l’entretien accordé à Hala Kodmani et Luc Mathieu pour Libération à l’occasion de la parution de son dernier livre, Sortir du chaos (Gallimard). Paradoxalement et très cyniquement, l’implantation de Daech dans le pays pouvait avoir un intérêt pour les uns et les autres, estime le politologue : « Bachar al-Assad, parce que son régime n’apparaissait plus comme le pire. Les Iraniens, parce que les méchants ce n’était pas eux. Les pays du Golfe, parce que ça tenait les Iraniens en respect. Des dirigeants en Turquie, parce qu’ils tiraient bénéfice de la contrebande de pétrole. » Mais aujourd’hui, « les avantages qu’il y a à pousser des groupes maximalistes dans le conflit sont plus faibles que la perspective d’influer sur le règlement ». Dès lors, on peut tenter d’esquisser le scénario d’une sortie du conflit.
Gilles Kepel évoque le cas de Mossoul en Irak, où la haine antichiite a poussé même les partisans de Saddam Hussein à devenir jihadistes. Et Poutine, qui a vu l’Armée rouge s’enliser en Afghanistan, n’a pas envie de se retrouver dans la même situation en Syrie, même si son intervention a permis à la Russie de se remettre en selle comme grande puissance, ce qu’elle n’est plus en réalité, avec un PNB comparable à celui de l’Espagne. Pareil pour les Iraniens, qui n’ont plus les moyens de leur politique. Les Russes œuvrent donc à une solution politique, avec ou sans Bachar. « Ils sont aujourd’hui prêts à forcer un compromis. La police militaire russe, présente à Alep, est notamment composée de sunnites tchétchènes et ingouches – explique Gilles Kepel. C’est pourquoi les rebelles leur font confiance. » L’importance de cet axe russo-sunnite n’amènerait pas pour autant les Russes à lâcher le monde alaouite, ni les Kurdes. « Ne serait-ce que pour garder un levier sur les Turcs. » Lesquels « mènent une politique extrêmement cohérente » en étendant leur présence dans le nord-ouest syrien, au détriment des zones kurdes.
Pour Le Monde diplomatique, Mireille Court et Chris Den Hond sont allés enquêter dans le Kurdistan syrien, où s’est constituée la Fédération démocratique de la Syrie du Nord, que les Kurdes appellent aussi Rojava. La région est en discussion avec le pouvoir syrien pour organiser son autonomie mais elle reste dans l’angle mort du régime comme une solution provisoire pour se délester d’un front supplémentaire. Pourtant la démocratie communaliste, basée sur des conseils communaux et des assemblées régionales élues avec un quota de femmes et de représentants des communautés non-kurdes – arabes et chrétiennes syriaques – constitue la seule alternative existante à la dictature en place dans le pays. « Nous sommes la véritable opposition » – souligne Ilham Ahmed, qui préside l’exécutif du Conseil démocratique syrien, la branche politique des Forces démocratiques syriennes (FDS), qui contrôlent tout le nord-est de la Syrie. Cette Kurde originaire d’Afrin ajoute que « la plupart des groupes armés sur le terrain sont des extrémistes et ils ont le soutien de la Turquie ». Et elle défend le projet d’autonomie de cette alliance kurdo-arabe en appelant de ses vœux « une nouvelle Constitution dans laquelle la décentralisation sera inscrite ».
On connaît la contribution essentielle des combattantes et combattants kurdes à la défaite de l’organisation État islamique et le prix du sang payé pour défendre des populations menacées, comme les Yézidis. Matthias Somm est allé enquêter sur la détresse des rescapées yézidies au camp de Dohuk, en Irak, pour le site de l’hebdomadaire Le Point. La peur, l’effroi hantent encore ces femmes capturées alors que leurs hommes – pères, maris, frères – ont été massacrés par les djihadistes de l’État islamique. Leur très ancienne religion, liée au culte à mystères de Mithra, est considérée comme diabolique par les fondamentalistes islamistes, qui ne reconnaissent aucun passé antérieur à la révélation. Pourtant une forme de syncrétisme leur a permis de maintenir leur croyance au sein d’un islam ouvert aux variantes pendant des siècles. Aujourd’hui, à l’hôpital du camp de Dohuk, sur lequel flotte un drapeau kurde en signe de protection, on tente de se prémunir contre les tentatives de suicide. « La vie est longue dans le malheur, dit un proverbe. Coincées dans les camps du Kurdistan, ces femmes ne peuvent imaginer retourner à Sinjar », ne serait-ce que par peur que Daech ne revienne. Et parce qu’il n’y a plus rien : ni écoles, ni hôpitaux, ni infrastructures… Certaines d’entre elles ont décidé de se joindre à la plainte visant Lafarge, mis en examen en France pour financement d'une entreprise terroriste et complicité de crimes contre l'humanité dans le dossier de sa cimenterie syrienne.
Les Enjeux Internationaux par Xavier Martinet :
Ancienne chasse gardée du parti socialiste qui a gouverné l’Andalousie de façon ininterrompue depuis 1982, la région était aussi le réservoir des voix du socialisme au niveau national. Mais le scrutin régional de dimanche fait aujourd'hui l'effet d'un séisme politique à l'échelle de tout le pays. Andalousie : extrême droite au Parlement, Sanchez fragilisé ?
Xavier Martinet s'entretient avec Cyril Trépier, Géographe, spécialiste de la politique espagnole et de l'indépendantisme catalan.
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L'Humeur du matin par Guillaume Erner :
De Gaulle aussi a été conspué…
Oui, on raconte qu’au plus vif du conflit algérien, De Gaulle, accompagné de Massu, a été hué dans la rue, il s’est alors retourné vers son accompagnateur en lui disant, « qu’est-ce que vous pouvez être impopulaire ici Massu… » Mais aujourd’hui il n’y a plus de Massu et chacun de nos présidents est plus hué que le précédent, Sarkozy, Hollande et maintenant Macron. Avec ces scènes surprenantes d’un Macron déjà conspué lors de son itinérance mémorielle — rappelez-vous, c’est comme cela qu’il fallait appeler le voyage et les commémorations d’Emmanuel Macron autour du 11 novembre — jusqu’aux cris et aux insultes lors de sa venue, inopinée, hier, à la préfecture du Puy en Velay.
Pour expliquer la violence de ces réactions, il est de mise d’invoquer la personnalité des présidents, mais trois personnalités — aussi dissemblables que nos trois derniers présidents — ont été copieusement huées, Hollande n’a dû son répit qu’à la période des attentats.
Alors, pourquoi cette haine ? Eh bien, celle-ci est le symptôme de la dépolitisation en cours dans nos sociétés. Car la haine, comme la peur, n’est pas une catégorie politique. La politique propose des alternatives, des dialectiques, des balancements, on doit être dur avec les idées, et pas avec les personnes. Alors, je m’en voudrais de franchir le point Godwin avant 7 heures du matin, mais ceux qui considèrent que la haine est une catégorie politique sont ceux qui, à la suite du penseur nazi Carl Shmitt, répètent que la politique c’est la distinction de l’ami et de l’ennemi.
Or, l’ensemble de la vie politique en démocratie prouve le contraire : en politique il n’y a pas d’ami et d’ennemi, il y a des alliances, des mésalliances, des rapprochements, des ruptures, tout se compose et se recompose, depuis l’union de la gauche jusqu’à l’alliance des 5 étoiles avec la Ligue. La politique, c’est justement ce qui permet de faire reculer la haine, parce que l’on peut être hostile à un système fiscal, ce système fiscal peut être une erreur, une erreur radicale, mais ce n’est pas un ennemi. En fait, la haine est une catégorie impolitique, impolitique comme impossibilité du politique, impolitique, pour reprendre le terme de Julien Freund, sociologue, grand résistant qui a fini très à droite sur l’échiquier politique. Freund appelait impolitique toutes les forces qui résumaient les convulsions du système démocratique.
Aucun démocrate ne devrait se réjouir aujourd’hui de ce déferlement de haine car elle n’est pas dirigée contre un politique mais contre la politique.
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