Film : Hendrick Dusollier "Derniers jours à Shibati" / Travail, emploi, salaires : la stagnation / Russie - Ukraine / Les dirigeants seraient déconnectés

Dernier jours à Shibati.
Dernier jours à Shibati. - Hendrick Dusollier © Meteore Films
Dernier jours à Shibati. - Hendrick Dusollier © Meteore Films
Dernier jours à Shibati. - Hendrick Dusollier © Meteore Films
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Hendrick Dusollier vous parle de son documentaire "Derniers jours à Shibati", et Alexandra Goujon des tensions entre la Russie et l'Ukraine. Les chroniques s'intéressent à la très faible croissance des salaires et à la parole pas si déconnectée.

Avec
  • Hendrick Dusollier cinéaste
  • Alexandra Goujon Maîtresse de conférences à l’Université de Bourgogne, enseignante à Sciences Po Paris et spécialiste de l’Ukraine et de la Biélorussie

Le Réveil Culturel par Tewfik Hakem :

Tewfik Hakem s'entretient avec le réalisateur Hendrick Dusollier pour la sortie de Derniers jours à Shibati, où les ultimes moments d'un vieux quartier sur le point d'être démoli, dans un pays, la Chine, où tout va très vite, des transformations urbaines aux évolutions sociales ; Shibati, dans l'immense ville de Chongqing. Là, il se lie d'amitié avec le coiffeur Monsieur Li, le petit Zhou Hong et Madame Xue Lian, témoins d'un monde bientôt disparu, qu'il filme avec affection.

Le quartier de Shibati a complètement disparu pendant l'année et demie où je l'ai filmé. En 2015, lorsque je suis arrivé, c''était le tout dernier quartier, et une dizaine d'années auparavant, tous les quartiers étaient ainsi. En une quinzaine d'années, la ville a explosé, est devenue la plus grosse agglomération chinoise. 

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Derniers jours à Shibati.
Derniers jours à Shibati.
- Hendrick Dusollier © Météore Films

En Chine, c'est un drame d'avoir à ce point effacé le passé, rasé des quartiers, il y a quelque chose de tragique. C'est un phénomène qui avait eu lieu aussi chez nous, dans les années 60. Imaginer que c'est un monde où tout le monde vit ensemble, mais qu'une fois relogé dans des HLM, tout ce monde sera seul...

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Le Journal des Idées par Jacques Munier :

Le rapport annuel de l’OIT révèle que la croissance des salaires n’a jamais été aussi faible depuis dix ans et que l’écart de rémunération entre hommes et femmes se maintient à 20%.

« L’écart de rémunération entre hommes et femmes représente aujourd’hui l’une des plus grandes manifestations d’injustice sociale, et tous les pays devraient essayer de mieux comprendre ce qu’il cache et de progresser plus rapidement vers l’égalité entre les sexes », estime dans Le Monde.fr Guy Ryder, le directeur général de l’OIT, qui réunit les représentants des gouvernements, des employeurs et des syndicats de salariés de 187 Etats membres. À part quelques rares pays, comme les Philippines ou la Tunisie, où la différence moyenne joue en faveur des femmes, elle reste considérable en leur défaveur à l’échelle planétaire : en France elle est de 16,3 %, 23,2 % au Royaume uni, 21,5 % en Allemagne ou 16 % aux Etats-Unis. « Les salaires des hommes et des femmes tendent aussi à être inférieurs dans les entreprises et les professions où la main-d’œuvre féminine est prédominante. Rosalia Vazquez-Alvarez, économétricienne et spécialiste des salaires à l’OIT ». La maternité est l’un des paramètres de cette inégalité, les mères percevant un salaire inférieur à ceux des femmes sans enfant à charge – un écart pouvant aller jusqu’à 30 % en Turquie. Parmi les solutions préconisées, l’OIT évoque la transparence sur les rémunérations, des services adéquats de garde d’enfant et un meilleur partage des tâches familiales… 

Mais dans les services à la personne se niche un risque supplémentaire d’inégalité, notamment de genre. Dans le mensuel Alternatives Economiques, Xavier Molénat pointe « le retour de la domesticité » : « Les services à la personne, qui devaient répondre à des besoins sociaux, relèvent de plus en plus du confort, voire du luxe. Avec le soutien financier de l’Etat. » En cause les aides, notamment fiscales, à ce secteur : réductions puis crédits d’impôts, exonération de cotisations sociales et patronales… « Selon la cour des comptes, le coût de l’ensemble de ces dépenses fiscales et niches s’élevait à 6,5 milliards d’euros. Un « pognon de dingue » - dont les effets en matière de création d’emplois notamment – ont pourtant rarement été évalués. » 

La dernière livraison de la revue Le mouvement social revient sur l’histoire et le rôle de l’OIT. Sandrine Kott et Laure Piguet s’entretiennent avec Alain Supiot, spécialiste de droit du travail et professeur au Collège de France de la Déclaration de Philadelphie, fondatrice de l’organisation. Le titulaire de la chaire « É_tat social et mondialisation. Analyse juridique des solidarités_ » rappelle que le moment particulier, celui de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la politique du New Deal de Roosevelt a inscrit dans le texte « une tension entre, d’une part, une conception économique de la justice sociale, identifiée à la croissance et à l’emploi, et, d’autre part, une conception politique, faisant de l’autonomie dans et par le travail la condition de la démocratie ». Et qu’on ne s’y « intéresse pas seulement à l’emploi, c’est-à-dire à la sécurité économique attachée au travail subordonné, mais au contenu même de ce travail », censé – je cite « procurer aux travailleurs « la satisfaction de donner toute la mesure de leur habileté et de leurs connaissances et de contribuer le mieux au bien-être commun ».

Du Grain à moudre
39 min
La Bulle économique
3 min
L'Invité des Matins
17 min

Les Enjeux Internationaux par Xavier Martinet :

Russie - Ukraine : dérapage ou stratégie délibérée  ? Alors que la loi martiale entre en vigueur en Ukraine, Petro Porochenko évoquait hier la « menace d’une guerre totale » avec la Russie. Les tensions sont vives après une première confrontation navale armée dimanche. Derrière l'incident, les soupçons d'agendas cachés sont-ils fondés ?

Xavier Martinet s'entretient avec Alexandra Goujon, maître de conférence à l'université de Bourgogne et à Sciences Po, spécialiste de l’Ukraine.

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L'Humeur du matin par Guillaume Erner :

C’est le mot le plus insultant du moment, celui de déconnecté…

Et oui, les dirigeants seraient déconnectés, les commentateurs déconnectés, tout ce beau monde irait diner dans des restaurants à 100 euros par tête de pipe, pour reprendre le mot de Gérald Darmanin, ministre des comptes publics, qu’il s’agisse d’un lapsus ou pas, peu importe… 

L’idée qu’il y aurait une déconnexion repose sur une erreur largement dénoncée en sociologie, cette erreur a pour nom sociologisme. Le sociologisme est l’idée selon laquelle ce que nous pensons est absolument déterminé par notre position sociale, sous-entendu si l’on est riche et bien portant, on ne peut pas penser le sort de ceux qui sont pauvres et malades. Et c’est sur les prémisses inverses que se sont construites les sciences sociales, l’idée selon laquelle il suffit d’être un être humain pour penser ce que ressent un autre être humain. 

Comme le disait en substance Max Weber, l’un des fondateurs de la sociologie, il n’est pas utile d’être Jules César pour comprendre Jules César. Cette règle a d’ailleurs une multitude d’illustrations que chacun jugera bonnes ou mauvaises, mais dont le sens massif est en tout cas indéniable. Exemple le plus marquant, du point de vue social : Donald Trump n’est pas plus proche des ouvriers américains que les dirigeants français ne le sont du prolétariat hexagonal, mais il semble en tout cas à même d’adopter un langage qui parle à tous, preuve que ça n’est pas la classe sociale ou l’origine sociale qui façonnent la compréhension d’autrui. 

D’ailleurs, il suffit de voir l’origine sociale des représentants des gilets jaunes pour voir que ces représentants nationaux ne sont pas tous des salariés précaires, ce ne sont pas non plus des chômeurs. Tous ou presque sont des entrepreneurs, des auto-entrepreneurs : l’une vend en ligne des cosmétiques bio, l’autre a un cabinet de courtage en prêt immobilier, un troisième a une entreprise de rénovation et de dépannage. Alors leurs fins de mois sont probablement difficiles, le poids des taxes leur paraît évidemment trop élevé, mais la plupart sont des entrepreneurs capables de parler aussi au nom des employés. 

Dans une société dite clivée, il n’est pas inutile de rappeler qu’une parole peut être sinon universelle, du moins concerner d’autres que soi. 

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