

En France, près de soixante-dix communes interdisent la cantine aux enfants dont les parents sont au chômage. D’autres décident de mettre fin aux menus de substitution au porc. Discriminations à l’école.
Parents d’enfants scolarisés à l’école publique, ils ont dû faire face à toutes sortes de discriminations relatives à leur situation sociale ou à leurs croyances.
Lorsqu’il inscrit pour la première fois sa fille à l’école maternelle, un parent d’élève, au chômage et en reconversion professionnelle, fait une surprenante découverte.
On nous a dit que notre fille n’avait pas le droit d’aller à la cantine. Un de ses parents est au chômage, donc l’enfant ne peut pas s’inscrire à la restauration scolaire. Un arrêté municipal dit ça. Un parent d’élève
Il raconte sa colère et son indignation à l’égard de l’école républicaine qui prive certains enfants de la restauration scolaire. Car, selon lui, la cantine constitue un vecteur éducatif et social majeur. Lorsqu’il décide d’amener l’enquête jusque devant les tribunaux, il se rend compte que son cas est loin d’être isolé.
Beaucoup de communes ont les mêmes pratiques, sélectionnent les enfants en fonction de la situation professionnelle de leurs parents. Un parent d’élève
Des enfants interrogés décrivent leurs repas et font part de leurs impressions sur la cantine.
C’est pas bon, c’est industriel. (...) Y’a que l’eau qui est bonne à la cantine. Un enfant
Lieu de crispation sociale, la cantine peut aussi être un lieu de crispation identitaire comme en témoigne cette parent d’élève, mère d’un enfant musulman. Un jour, la cantine de son école, cédant aux pressions de certains parents d’élèves, décide de supprimer les menus de substitution à destination des élèves qui ne mangent pas de porc.
J’ai entendu dire : "Les musulmans c’est très bien en ville, à la campagne c’est inadmissible. (...) Si les parents ne sont pas contents, ils n’ont qu’à pas amener leurs enfants à la cantine. Moi je suis d’origine portugaise, je ne vais demander à ce qu’on mange de la morue." Une mère, parent d’élève
Un jour, mon fils est venu me voir pour me dire qu’il n’avait eu droit qu’à de la ratatouille, du pain et du yaourt. Une mère, parent d’élève
Lorsqu’elle décide d’en faire part aux élus et insiste sur le caractère raciste d’une telle mesure, les menus de substitutions réapparaissent "comme par magie", dit-elle, puis disparaissent à nouveau l’année suivante.
C’est une vraie volonté de nuire à certains enfants. C’est sordide, on vaut mieux que ça en france. Il faut qu’on se réveille.
- Reportage : Rémi Dybowski Douat
- Réalisation : Marie Plaçais (et François Caunac)
Chanson de fin : "A pic" par François Breut - Album : Zoo (2016) - Label : Caramel beurre salé.
Merci à Lenca Vural, Sébastien Durant, Mahaut, Abel et Paul.
Première diffusion le 04/11/2016
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