Andropause : eh bien, bandez maintenant !

Virilité, performance et sexualité : l'andropause serait-elle un mythe ?
Virilité, performance et sexualité : l'andropause serait-elle un mythe ?  ©Getty -  CSA-Images
Virilité, performance et sexualité : l'andropause serait-elle un mythe ? ©Getty - CSA-Images
Virilité, performance et sexualité : l'andropause serait-elle un mythe ? ©Getty - CSA-Images
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Marc, Victor et Gilles ont connu des problèmes “techniques” sexuels à différentes étapes de leur vie. Passée la difficulté d’en parler, ils ont (re)trouvé une vie sexuelle épanouie à un âge où la société les verrait bien sans. En écho à la série de LSD sur la ménopause, trois récits d'andropause.

Avertissement : des propos ou des situations peuvent choquer un public non averti (mineurs, etc... notamment). 

Marc a 66 ans et vit sur la Côte d'Azur. Petit garçon, il entretient un rapport joyeux à son corps et à sa sexualité naissante. Jusqu'à ce que survienne l'adolescence : vers 12, 13 ans, Marc est accablé par une grande fatigue, qui suscite chez lui d'importants troubles sexuels. Des troubles qui perdureront jusqu'à son mariage. 

L'envie a baissé, baissé, jusqu'à ce que je réalise que j'avais un problème. Je suis allé voir un gynécologue. Dans le contexte de l'époque, il n'a rien compris et a cherché à m'envoyer chez le psy. Je n'y suis jamais allé. 

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Marc réalise qu'il ne se développe pas comme ses amis. A 20 ans, il passe d'adolescent à androgyne. S'ensuivent alors brimades, réflexions blessantes, qui plongent Marc dans un grand désarroi. 

Au final, on ne sait plus qui on est. J'étais homme, mais je n'étais pas à l'aise dans ma virilité, dans mon corps.  On me tassait un peu plus, à chaque réflexion. C'est comme une échelle : un barreau se casse, puis un autre, et on se retrouve tout en bas de l'échelle. 

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Un jour, à la faveur d'un rendez-vous médical, le sexagénaire réalise que cette situation n'est pas une fatalité, et entreprend un traitement hormonal. Salutaire, cette démarche lui redonnera goût à la vie. 

Victor a 61 ans et a évolué toute sa carrière dans le milieu militaire, et de la sécurité. Un milieu très masculin, voire machiste. 

J'avais une sexualité normale, avec un appétit assez important : j'étais jeune, en pleine forme. Donc ça se passait le plus souvent possible. J'ai toujours eu une vie intense, sexuellement. 

Mais après avoir divorcé, et s'être marié une seconde fois, Victor apprend qu'il est malade. Sa maladie affecte fortement sa libido. Une épreuve, qui permettra aussi à Victor de réfléchir à sa sexualité. 

J'ai appris à satisfaire ma partenaire autrement, à être plus appliqué, plus attentionné, à penser davantage à l'autre. Je ne sais pas si je suis un meilleur amant, mais je fais tout pour la satisfaire. Et c'est comme ça que je me sens homme. 

Gilles a 65 ans et habite à Menton. Depuis son premier rapport sexuel, Gilles doute, craint de ne pas être suffisamment performant. 

Ma grosse angoisse a toujours été de ne pas être à la hauteur. Et ne pas être à la hauteur, c'est de ne pas pouvoir faire la même chose qu'un acteur porno. On a toujours l'impression que, lorsqu'on est un homme, on doit accéder à un certain niveau de performance, sinon, on n'en est pas un. 

Le doute se transforme en insatisfaction chez Gilles, qui décide de consulter un sexologue. Des examens vont alors lui permettre de toucher du doigt ce qui ne va pas. Surtout, Gilles va rencontrer quelqu'un, qui va venir modifier son rapport à la sexualité. Et le rendre heureux. 

Avec elle, c'est la première fois où je me suis senti un homme sexuellement, c'est à dire quelqu'un d'accompli. C'est là où la notion de performance est une bêtise : j'étais épanoui, je m'amusais comme j'en avais envie. 

Reportage : Sophie Simonot 

Réalisation :  Clémence Gross

Merci à Marc, Victor et Gilles ainsi qu’au Docteur Carol Burté qui réussit tous les jours à mettre les hommes à l’aise sur ce sujet difficile. Merci aussi aux docteurs Jean-Pierre Graziana, Vincent Hupertan et Antoine Faix. 

Musique de fin : "I Feel Love", Donna Summer - Album : I Remember Yesterday, 1977.

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