

Azzedine a purgé une peine de quatre années d'emprisonnement pour le braquage d'une bijouterie à Bordeaux. Il passe des diplômes en prison et à sa sortie en 2016, il veut se réinsérer. Pour y arriver il doit mentir sur son passé pour obtenir le job de ses rêves au sein d'une multinationale.
Azzedine a 32 ans, il vient du quartier lyonnais des pentes de la Croix-Rousse. Adolescent, Azzedine est très encadré par ses parents. Mais quand sa famille implose, il commence ce qu'il appelle "ses conneries" : il fait ses premier casses, vend ses premières barrettes de shit. Ce qui ne l'empêche pas de poursuivre des études, du bac pro jusqu'au BTS.
C’était une routine, comme les étudiants qui le soir vendent des pizzas : j'étais à l'école la journée, j'allais au sport et après j'allais faire de l'argent.
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Après un premier passage devant la justice, où il n'est pas condamné, Azzedine obtient son BTS mais continue de fréquenter ses anciens amis. Il décide alors d'intégrer l'armée. Malgré les excellentes notes qu'il obtient aux examens, il est refoulé. C'est le déclic, qui le fait replonger dans le banditisme.
Là où j’ai grandi, le fait d’aller braquer était quelque chose de normal. C'était facile d'acquérir des armes, de récupérer des véhicules volés. Ce n'était pas compliqué pour moi de passer le cap.
Après un braquage dans une bijouterie, Azzedine est incarcéré en décembre 2012. Quatre ans plus tard, il intègre un centre de semi-liberté et commence à chercher un travail. Il entame alors un véritable parcours du combattant.
J'ai été confronté à une multitude de refus. J'ai été obligé de mentir sur mon CV pour combler les 4 ans et demi pendant lesquels j'ai été incarcéré. J'ai aussi indiqué mon deuxième prénom, pour qu'on ne me retrouve pas sur Google.
Finalement, il décroche le job de ses rêves, dans une entreprise multinationale. Tout se passe bien, Azzedine est promis à de belles perspectives d'évolution. Mais il est rattrapé par le passé et comprend, qu'en dépit de l'aide d'associations oeuvrant à la réinsertions d'anciens détenus, on ne donne pas si facilement sa chance aux anciens condamnés.
Ceux qui acceptent de collaborer avec moi ont compris que c'est en donnant une deuxième chance aux ex-détenus qu'on pourra faire avancer les choses dans le bon sens. On ne devrait pas être condamné à perpétué.
La réinsertion telle qu’elle est mise en place aujourd’hui ne fait que cultiver ce taux de récidive.
- Reportage : Aladine Zaïane
- Réalisation : Cécile Laffon (avec un petit coup de main de Yaël Mandelbaum)
Chanson de fin : " End Light TUNNEL " par Roger Molls ft. Slik Jack - Album : Metamorphosis of Muses- Label : Roger Molls
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