

Deux jeunes garçons de seize ans et une infirmière des urgences psychiatriques racontent deux histoires liées à la ville de Cholet.
A Cholet, les habitants se racontent. Robinson et Loïs ont monté un petit business autour des cryptomonnaies dans leur garage. Claire, infirmière à l'hôpital de Cholet, raconte son quotidien et dénonce le manque de lits au service psychiatrique.
Une machine à sous dans le garage !
Robinson et Loïs, seize ans, habitent tous deux à Cholet. Camarades de collège, ils se sont passionnés pour l'informatique et plus particulièrement pour ces étranges devises que sont les cryptomonnaies... Se reposant sur les connaissances pointues de Loïs en informatique, ils investissent dans une première carte graphique, matériel absolument nécessaire pour réaliser leur ambitieux projet : procéder à de gros investissements dans le bitcoin, l'ethereum ou d'autres cryptomonnaies... Autodidactes et débrouillards, les deux garçons installent leur petite machine à financière dans le garage de Loïs.
"Là, le matériel est dans mon garage, tout est branché. Il y a le ventilo qui tourne. Pour ne pas saler la facture des parents, on a une prise connectée qui mesure exactement ce qu'on consomme par mois. Ça nous coûte environ cent-dix euros par mois en électricité." Loïs
"Ça consomme de l'électricité. Mais un des avantages que ça peut avoir dans une pièce froide, une cave ou un garage, c'est que ça peut chauffer la pièce comme un radiateur. [...] L'énergie n'est pas perdue. Comme tous les ordinateurs du monde, en effet, ils créent de la chaleur, mais cette chaleur peut être réutilisée. Après en effet, c'est pas le truc le plus écologique au monde, il faut le dire." Robinson

Robinson et Loïs sont tout heureux et calculent à présent leurs bénéfices. Les deux ados réfléchissent également aux implications philosophiques et politiques de leur petit business de garage...
"On peut reprocher aux cryptomonnaies de ne pas contribuer au bien commun ou à la prospérité des États." Robinson
Les urgences psychiatriques de Cholet
Claire, quarante ans, a longtemps été infirmière dans le centre hospitalier de Cholet, au service des urgences psychiatriques. Passionnée par son travail, elle a toutefois pu constater le manque de lits disponibles et les situations de maltraitance auxquelles cela peut conduire...
"Dans ce moment-là, on a clairement l'impression que notre travail n'a pas de sens." Claire
"Pour des patients en crise suicidaire, c'est déjà très dur d'aller demander de l'aide. Ce n'est pas normal que cette ultime porte se ferme." Claire
Claire raconte ainsi sa détresse lorsqu'une jeune adolescente de treize ans arrive aux urgences psychiatriques de Cholet et ne peut pas être hospitalisée, alors même que son état le nécessite. Elle dénonce, aujourd'hui encore très émue, le traitement inadapté - et donc maltraitant - que le personnel hospitalier a dû lui administrer, faute d'une meilleure prise en charge.
Ereintée et indignée par ces conditions de travail, Claire décide donc de quitter l'hôpital. En novembre 2021, une grève dénonçant le manque de lits dans le services des urgences psychiatriques débute à l'hôpital de Cholet.
Merci à Robinson, Loïs et Claire.
Pour discuter cryptomonnaies avec Robinson et Loïs, n'hésitez pas à leur envoyer un mail à l'adresse : minage.discussion@gmail.com.
Reportage : Fabienne Laumonier
Réalisation : Emily Vallat
Mixage : Olivier Dupré
Musique de fin : "Teach me" de Keaton Henson.
A propos de la grève au service psychiatrique du centre hospitalier de Cholet :
Justine Martine, "Cholet. La grève se poursuit au service psychiatrique : « On a plus de patients que de lits »", Ouest-France, 8 novembre 2021.
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