Premier épisode de la série documentaire "Des hommes violents", à la rencontre de douze hommes condamnés pour violences conjugales contraints par la justice de participer à un groupe de parole. Entre déni et interrogations du narrateur, Mathieu Palain, sur la question des masculinités aujourd'hui.
Condamnés par le tribunal pour violences conjugales, douze hommes sont contraints par la justice de participer à un groupe de parole pendant six mois. Tous viennent d’univers différents : l'un est un homme d’affaires à succès, un autre à la recherche d’emploi, un autre tient un garage... Ils commencent par clamer unanimement leur innocence ou par refuser de reconnaître leurs torts. Puis évoluent, ou pas. Ce podcast en six épiosdes s’attache séance après séance à suivre leur avancée, à partir à leur rencontre, à les écouter. Il est nourri des propres interrogations du narrateur, Mathieu Palain, sur le mouvement #metoo et la question des masculinités aujourd’hui. Et mis en perspective par trois récits de victimes. Ce podcast de Mathieu Palain et Cécile Laffon est diffusé à raison d'un épisode par semaine sur l'antenne de France Culture. Vous pouvez d'ores et déjà écouter toute la série ici.
Episode 1 : victime et coupable
Mathieu Palain, 31 ans, s’intéresse au mouvement #Metoo. Sa mère lui raconte avoir été elle-même une victime. Il fait la connaissance de Cécile qui a subi des violences conjugales, mais que la justice juge coupable.
Cécile raconte une soirée avec son ex-petit ami : le ton monte, elle lance une gifle et se retrouve rouée de coups par Julien.
"Je réalise que je vais être défigurée. Deux jours plus tard, je me retrouve au commissariat du quinzième arrondissement, avec des dames supers chics. J'étais loin d'être la seule qui avait un coquard. C'est vraiment une violence qui est trans-classe. Je porte plainte, en minimisant un peu car je me dis que c'est vraiment super chaud pour lui"
Julien porte également plainte, plus tardivement et parle de violences involontaires.
S'ensuit une confrontation du couple séparé en présence de leurs avocats.
"Mi-janvier, j'ai rendez-vous au commissariat, dans un bureau couvert d'affiches contre le harcèlement sexuel et les violences conjugales. L'agente me dit 'vous êtes reconnue comme victime, mais aussi comme coupable !'"
Cécile sort de cette entrevue abasourdie et pleine de questionnements.
"Mon père n'est pas un homme violent ; c'est un homme qui a de grandes colères : les murs peuvent être cassés ! Cela m'a fait réfléchir... est-ce un hasard total ou est-ce que les mêmes problèmes se reproduisent à l'infini, de génération en génération..."
Cécile doit se rendre au stage 'Responsabilité pour les violences conjugales'.
"J'étais en présence d'hommes qui ne voyaient le problème. Il y avait cet homme qui parlait de ses échecs de couple puis admettait avoir fait un déni, une fois confronté aux photos de sa femme blessée. Ajoutant bien vite 'qu'elle l'avait poussé à bout!'"
"Il a répondu : 'non je ne l'ai jamais trompée ; par contre j'allais en club échangiste'. Je me suis dit : on est à ce niveau-là de contact avec le réel ! De la même façon, il ne l'a pas frappée, mais lui a juste fait un coquard ! Ce stage, était le pire endroit où je pouvais me trouver."
Un podcast Les Pieds sur terre par Mathieu Palain, réalisé par Cécile Laffon
Référence musicale de fin d'émission : Child in time - Deep Purple
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