Trois histoires de deuil, qui montrent qu’il n’est pas toujours facile de se séparer des cendres d’un défunt. Gilles et sa sœur ont bu (les cendres de) leur père dans un verre de whisky. Annabelle a répandu les cendres de sa mère à Tahiti. Maria garde l'urne funéraire de son mari dans son salon.
Gilles, prof de philo, a perdu son père le 31 août 2018. Malgré l'interdiction, il décide avec sa sœur de garder les cendres de son père : "C'est un type qui, de toute façon, n'en avait plus rien à foutre de rien."
Le lendemain de sa mort, Gilles et sa sœur, passablement ivres, se servent quelques verres de whisky, l'alcool favori du défunt et, en hommage à leur père décédé, trinquent avec l'urne.
"On a commencé à goûter les cendres et à nous en saupoudrer un peu la langue comme ça, et à faire passer cela avec une goutte de whisky. Et puis, on a éclaté de rire en prenant conscience qu'en fait _on était en train de boire les restes de notre père__."_ Gilles
Le mari de Maria est décédé du Covid début 2020. Avec les restrictions de la pandémie, les funérailles se font en petit comité. Pour Maria, la cérémonie est trop courte, elle ne lui permet pas de faire son deuil. Elle aussi décide de garder l'urne.
"Il faut absolument qu'on trouve un peu de temps tous et avec les familles en France de l'accompagner quand même dans son dernier lieu." Maria
La mère d’Annabelle est décédée des suites d'un cancer du poumon. Grande amatrice de voyages, elle avait demandé à sa fille de l'emmener encore un peu parcourir le monde après sa mort.
"Elle m'avait dit : "Emmène-moi en Polynésie et comme ça je verrai un petit peu avec toi à quoi ça ressemble."" Annabelle
Merci à Gilles, Annabelle et Maria.
Reportage : Stéphanie Thomas
Réalisation : Anne Depelchin
Musique de fin : "Ain't No Sunshine" de Eva Cassidy.
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