

Jacquie a eu cent ans cette année. Une vie de passion, pour ses parents, son mari, le communisme. Bon pied, bon œil, elle continue d'enseigner le yoga deux fois par semaine, depuis cinquante ans.
Née à Paris, en bas du Sacré-Coeur, le 30 avril 1922, Jacquie a aujourd’hui cent ans.
Son père a grandi en Algérie jusqu’à ses 17 ans, où il a été mobilisé pour la guerre de 1914-1918, à la suite de laquelle il a été mutilé de guerre. C’est lorsqu'il est en convalescence à Marseille que les parents de Jacquie se rencontrent.
Après quelques années à Paris, la famille déménage dans le Midi, à Béziers. A 18 ans, elle y rencontre son mari. Issue d’une famille juive, c’est en raison de la religion catholique - et de l’absence de circoncision - de son mari que Jacquie et une partie de sa famille échappent aux rafles pendant la guerre de 1939-1945.
Jacquie part se cacher à la campagne quelque temps avec son fils, avant de déménager avec son mari à Nice. Là-bas, ils adhèrent au Parti communiste. “Ce qui m'a plu, c'était l'histoire du partage, le partage des richesses.”
“A mon âge, je n'ai plus envie de souffrir pour la politique. Je me rends compte que le seul pouvoir que j'ai, c'est d'essayer de rester en forme pour le bonheur de mes amis et de ma famille.” Jacquie
En vacances en Sicile au Club Méditerranée, alors association communiste, Jacquie découvre le yoga.
“Il y avait un cours de yoga dans un théâtre antique. On était allongé sur les marches face à la mer, au soleil couchant. Pendant 1h30, nous avions un jeune professeur de yoga, beau comme un dieu, qui nous faisait des cours extraordinaires. Alors là, ça a été le coup de foudre.”
Elle se forme au yoga pendant 10 ans et devient professeure à 50 ans. Aujourd’hui, elle donne toujours deux cours de yoga par semaine.
“La chance que j’ai eue je la dois à mon père, à ma mère et à ma grand-mère. Trois personnes qui m'ont adorée, qui m'ont donné de la force. C'est l'amour qui donne confiance.” Jacquie
Merci à Jacquie et à Christelle Guerrini.
- Reportage : Stéphanie Thomas
- Réalisation : Emmanuel Geoffroy
Musique de fin : Cent ans par Renaud
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