Journée spéciale profs

Journée spéciale prof
Journée spéciale prof - Godong
Journée spéciale prof - Godong
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Des professeurs racontent leurs expériences vécues avec les élèves, les moments de tension, les arguments, la réaction de chacun et la façon dont ils ont surmonté tout cela.

-Enseignant d'histoire-géographie dans un établissement d'éducation prioritaire à Montreuil, il se retrouve confronté en classe à un élève récusant la véracité du génocide arménien. Le professeur juge que cette situation nécessite un travail spécifique avec l'élève. Il va lui proposer un entretien pour lui présenter les faits historiques et avoir une conversation apaisée dont il ressort que l'interpellation de l'élève était motivée par des choses entendues dans le cercle familial. 

Ca a été un moment privilégié, on était dans un échange d'individu à individu où il ne prenait plus la classe à témoin. On a pu faire individuellement le travail qui avait été fait collectivement en classe.

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Quand un adulte consacre une demi-heure de son temps à un élève, les étudiants s'avèrent très demandeurs. Ce qui est de plus en plus difficile, avec les effectifs qu'on a, c'est d'accomplir ce genre de missions qui permettent de bien faire notre travail.

-Lucas a 31 ans, il est professeur de lettres modernes depuis 7 ans dans des zones REP. Une année, il constate des moqueries et essuie des insultes homophobes. Il découvre, alerté par un élève, un montage indécent insultant son orientation sexuelle qui circule entre les adolescents sur les réseaux sociaux. Il le vit très mal et est contraint de prendre trois semaines d'arrêt ne se sentant pas capable d'affronter les élèves. 

A son retour il décide d'en parler avec ses classes, refusant de faire comme si rien ne s'était passé. Il parvient à centrer le débat sur le fait de société que constitue cette insulte et non sur son cas personnel. 

Pour l'élève qui a fait ça , c'était une petite bêtise, il n'avait pas conscience de l'incidence que ça pouvait avoir. 

L'enseignant propose alors un projet interdisciplinaire à ses élèves autour des discriminations sexistes et de genre.  Ce projet est en place et fonctionne maintenant depuis trois ans. Lucas est surpris et ravi de découvrir l'écoute, l'engagement et parfois le féminisme de beaucoup d'élèves qui discutent ensemble de tous les sujets.

- Léon est professeur de philosophie en classe préparatoire économique. Il met en avant le travail sur le temps long avec ses étudiants et l'apport mutuel, et s'avoue ému par la générosité de ses étudiants dans la relation avec les enseignants. Pour lui, son travail repose sur une forme d'intimité avec la classe et il se refuse à le résumer à une anecdote. 

On fait cours de la façon la plus ouverte possible mais aussi avec ce qu'on pense et ce qu'on est, on ne peut pas se dissimuler, on a un certain style, des goûts et au bout de quelque temps on retrouve un peu de soi en certains élèves.

Dès que les événements récents se sont produits, j'ai eu envie de silence. Je trouve la spectacularisation de l'enseignement assez déplaisante.

Merci à Lucas, Hélène Leblanc, Julie Chouyo, Benjamin Marolle et  Leon Loiseau.

Reportage : Fabienne Laumonier, Pauline Maucort et Alice Babin 

Réalisation : Clémence Gross

Musique de fin: "Funny time of year" par Beth Gibbons, Album : Out of season, 2002

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