Quatorze élèves du lycée Jean-Moulin de Roubaix ont raconté leur histoire au Théâtre du Nord, à Lille, dans le cadre d’un atelier avec Marie Desplechin. Trois d’entre eux qui se préparent aux métiers de la sécurité et du soin à la personne racontent ces histoires qui questionnent l’altérité.
Samedi 23 mars, au Théâtre du Nord à Lille, quatorze élèves du lycée Jean-Moulin de Roubaix ont participé à une représentation orchestrée par l'écrivaine Marie Desplechin. Sur scène, chacun·e a lu un texte qu'ils ont écrit à partir de leurs propres expériences dans un spectacle sobrement titré L’autre et soi.
Cette aventure a commencé à l’automne 2018 à Roubaix, quand Marie Desplechin organise un atelier d’écriture au lycée Jean-Moulin. Les lycéens, d’abord intrigués et légèrement suspicieux à l’idée de faire du théâtre, prennent bientôt goût à cet atelier où, faire du théâtre, c’est aussi et avant tout parler de soi, de son passé, de ses questions, de ses angoisses.
Dans Les Pieds sur terre, trois des lycéens qui ont participé à ce projet, Mujra, Mélissa et Martin racontent leur histoire.
Quand elle était au collège, Mélissa a été harcelée et moquée par ses camarades. Une souffrance dont elle a très peu parlé, qu’elle a gardée enfouie et qu’elle est soulagée de raconter aujourd’hui, "à une époque où on parle beaucoup du harcèlement scolaire".
Je suis tombée amoureuse d’un des garçons qui me harcelait. Il m’a dit : "Tu as vraiment cru que j’allais sortir avec une fille comme toi ? Tu as le nez de Zlatan, tes grains de beauté, on dirait des Chocapics. Tu es horrible." Ils ont affiché ma tête dans tout le collège. Je pleurais. Mélissa
Martin, lui, raconte le jour où il a été placé en garde-à-vue, sans raison. Alors qu’il faisait de la course dans un parc, où l’on pouvait confondre joggers et dealers, en compagnie de son professeur d’EPS et de ses amis, la police l’arrête et l’emmène.
C’était comme dans les films américains sur le racisme, un genou sur la tête et tout ça. Je ne savais pas que la police française, c’était comme ça. Je croyais que ça ne se passait qu’aux États-Unis. Martin
Je me sens très chanceux d’avoir pu écrire mon histoire et jouer au Théâtre du Nord, et je me dis que je ne mérite pas forcément cette chance. Je suis qui pour mériter ça ? Martin
Mujra pesait cent trente kilos à l’adolescence. Quelque chose qui ne la dérangeait pas, jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse et subisse des railleries. Elle cesse pratiquement de s'alimenter jusqu’à en devenir malade.
Raconter mon histoire au théâtre fait que les gens ne peuvent pas me juger. Ils ne pourront rien dire à part m’écouter et je trouve ça extraordinaire. Mujra
- Reportage : Marie Desplechin et Sonia Kronlund
- Réalisation : Emmanuel Geoffroy
A lire
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La réalisatrice Alice Diop et sa cheffe opératrice Sarah Blum ont filmé les quatorze lycéens racontant les histoires qui ont servi de matériau au carnet de l’atelier d’écriture. Mélissa, Martin et Mujra reviennent sur leur expérience.
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