La dame du 6e étage : tailleur Chanel et chambre de bonne

Nathalie George
Nathalie George ©Maxppp - Philippe BAVEREL / PHOTOPQR / LE PARISIEN / MAXPPP
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Nathalie George ©Maxppp - Philippe BAVEREL / PHOTOPQR / LE PARISIEN / MAXPPP
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Nathalie a grandi dans une famille bourgeoise. Elle a travaillé pour de prestigieuses maisons de couture et de design avant de se mettre à son compte. Mais suite à une erreur d’orientation quant à la forme juridique de son activité, elle fait face à de graves problèmes financiers

Nathalie est issue de la bourgeoisie aisée. Elle travaille pour d'emblématiques maisons parisiennes, des arts de la table à la couture, en passant par le parfum. Elle décide, afin de pouvoir officier pour plusieurs grandes maisons, de se mettre à son compte en 1985. Seulement, une erreur d’orientation quant à la forme juridique de son activité va occasionner, lors d’une vérification de comptabilité qui va mettre à jour ce mauvais choix de régime, un redressement fiscal lourd de conséquences.

La dette qu'elle a contracté vis-à-vis du fisc lui semble tellement énorme qu’elle ne s’en préoccupe pas outre-mesure et va jusqu'à la négliger, préférant rester dans l’expectative.

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Nathalie est d'ascendance bourgeoise. Elle a emménagé en 1980 dans un bel immeuble de l'avenue de l'Opéra à Paris. Ses parents, qui étaient artistes, n'étaient pas soucieux de la comptabilité ou de l'administration et l'ont élevée dans un certain goût du risque.

Mes parents ont tout flambé et sont morts sans un radis. Dans ma famille personne n’était économe, on n'est pas des écureuils.

Durant ses jeunes années, Nathalie donne beaucoup, partage beaucoup autour d'elle. Lors des réceptions qu'elle organise chez elle, elle cuisine de bons plats, propose de bonnes bouteilles de vin.

Quand on a les moyens que j'avais, tout le monde est prêt à venir chez vous.

Seulement, la dette commence à prendre de l'ampleur et, avec les années, les intérêts dépassent la somme qu'elle aurait dû rembourser initialement. Nathalie regrette un certain abus de pouvoir de l’administration qui ne l'a pas accompagnée dans cette situation. Son niveau de vie chute de façon vertigineuse et, entre 1995 et 2006, elle doit déménager tous les deux ans, dans des logements toujours plus petits.

La dette grossit toute seule, c’est comme le compteur électrique, on n’arrive pas à l’arrêter.

D'une classe sociale à l'autre. En 2006, ne pouvant plus prétendre à aucune loyer aussi modique soit-il, Nathalie emménage dans une chambre de bonne au 6e étage d'un immeuble près du pont de l’Alma qui lui est proposée par Martine, une amie de pension.

L'avantage, quand on est à fond de cale, c'est qu'on ne peut que remonter.

Elle habite ce studio sous les toits depuis 15 ans et a appris, tant bien que mal et sans rancœur, à s'y débrouiller jusqu'à, aujourd'hui, accéder à de nouvelles perspectives.

Reportage : Rémi Dybowski Douat

Réalisation : Alexandra Kandy Longuet

Merci à Nathalie George.

Chanson de fin : "Common People" de Pulp.

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