Le coronavirus vu d’ailleurs

Un vendeur de légumes à Pékin avec un masque
Un vendeur de légumes à Pékin avec un masque ©Maxppp - Roman Pilipey
Un vendeur de légumes à Pékin avec un masque ©Maxppp - Roman Pilipey
Un vendeur de légumes à Pékin avec un masque ©Maxppp - Roman Pilipey
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Le covid-19 est une pandémie ultra-mondialisée touchant la moitié de l'humanité ; confinement, restrictions des libertés, transparence du gouvernent... Tous les pays ne sont pourtant pas logés à la même enseigne. C'est ce que nous expliquent Sandra de Rio, Marianne de Pékin et Inès de Taïwan.

Sandra Kogut est réalisatrice et habite Rio au Brésil. 

On dit ici qu'il faut rester à la maison. On nous incite sans nous obliger ; les commerces sont fermés, il n'y a pas d'amendes ou de contrôles policiers.

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Le président Bolsonaro, d'extrême droite, n'avait pas prévu d'être dans cette position de devoir aider sa population. Heureusement à Rio, il y a énormément de cotisations d'argent, de dons de nourriture, et d'entraide entre les habitants pour aider les favelas. 

Le président tient des discours alarmistes, il pense que ces mesures vont provoquer l’effondrement du pays. Son ministre de la santé n'est pas d'accord avec lui et manque chaque jour de se faire virer. 

Tous les soirs dans tout le pays, les gens tapent sur des casseroles pour protester contre le président. Des gens prennent des haut-parleurs pour crier "dehors Bolsonaro ! ".

Ce qui m'apaise c'est ce sentiment d'être arrivé au bout de ce capitalisme. 

Inès Chen, trente-deux ans, habite à Taïwan, là où le nombre de décès s'élève à cinq. 

Dès janvier, le gouvernement a interdit aux chinois de traverser la frontière, a arrêté l'importation de masques pour les produire sur le territoire. Il a mis en place des hôtels dédiés à la quarantaine et a mobilisé des taxis pour transporter les malades. 

Il n'y a pas de confinement imposé mais on fait tout de même tous des efforts pour rester à la maison. Lorsqu'on sort au restaurant, les serveurs prennent d'abord notre température. 

Marianne Daquet, habite Pékin et dirige une école d'art. 

Nous n'avons reçu aucun ordre de confinement au début de la pandémie. Lorsqu'ils ont fermé la province, les gens se sont confinés d'eux-mêmes. 

En février, on nous disait qu'il y avait 300 cas alors qu'il n'y avait plus personne dans les rues. Aujourd'hui la ville est toujours fermée. Nous n'avons reçu aucune consigne du gouvernement mais les gens sortent de nouveaux, rouvrent leurs commerces...

Le gouvernement tient des discours hostiles aux étrangers. Les bars n'ont pas le droit de les accepter. Ils ne veulent pas reconnaître ce qui s'est passé à Wuhan, dire les vrais chiffres. Alors ils trouvent un bouc émissaire. 

Le contrôle instauré avait atteint un niveau hallucinant ;  Une expérience à ciel ouvert pour savoir à quel point on peut contrôler une population. 

Merci à Sandra Kogut, Marianne Daquet, Inès Chen. 

Reportage : Alain Lewkowicz 

Réalisation : Emmanuel Geoffroy

Musique de fin d'émission : My New Swag de Vava Feat. Ty & Nina Wang

Pour aller plus loin : 

D'après un article du Figaro, avec l'AFP, datant du 8 avril, le dernier bilan à Taiwan s'élève à 376 cas confirmés et 5 décès, sur 23 millions d’habitants.

Selon un article de Libération, au Brésil, le pays comptait au 10 avril 17 000 cas confirmés et 941 morts.

Mais une récente étude, divulguée par Cnews, établit que le Brésil pourrait compter 12 fois plus de cas contaminés que les chiffres publiés par les autorités, une différence due au faible nombre de tests réalisés (63 000).

Selon Le Monde, pour Pékin, et le Chine en général, il est moins aisé d’obtenir des chiffres. Le bilan global chinois s’élève à 83 303 cas de coronavirus confirmés, et 3 338 morts,  dont 2570 à Wuhan, l’épicentre de la maladie.

Selon Franceinfos, un nouveau bilan datant du lundi 13 avril fait état de 108 nouveaux cas supplémentaires en Chine, dont 98 sont des cas « importés », soit des cas de Chinois revenus de l’étranger.

Comme le montre le journal La Croix, de manière générale, il existe des doutes sur la réalité de ces chiffres, qui paraissent faibles au regard du nombre d’habitants dans le pays, et en comparaison avec les bilans européens. Egalement parce que le site chinois Caixin, une source d’information chinoise relativement libre, a fait état de livraisons de milliers d’urnes (2500 réceptacles livrés en une seule journée) et de queues interminables devant les crématorium à Wuhan.