Arrivé au Havre, il y a trois ans, avec sa famille, Alaa, Syrien, rêve d'études brillantes qui feront de lui un médecin. Moruni,elle, est née à Calcutta avant d'être adoptée par un couple de Français. Les deux histoires n’ont pas grand chose à voir l’une avec l’autre, à première vue.
La première se passe entre l’Inde et la France, entre l’orphelinat de Mère Teresa, le quartier des filles de joie de Calcutta et une banlieue chic parisienne où grandit Moruni. Elle est adoptée à l’âge de deux ans par une famille française. Elle garde encore des images de son arrivée. Et de son départ. Nous sommes à la fin des années 70. Pendant une courte période, des facilités sont accordées aux étrangers, aux Français notamment, pour adopter des enfants indiens. Puis le mouvement s’arrête avec l’arrivée en Inde d’une classe moyenne qui peut à son tour adopter les orphelins. Des années plus tard, à l’âge adulte, Moruni quitte son pays d’adoption pour son pays d’origine en quête de son histoire, pour le moins surprenante.
Pour Alaa, le chemin est inverse. Adolescent, il fuit son pays d’origine, la Syrie, meurtrie par une guerre sans fin. Contraint et forcé, il arrive en France dans la ville bien nommée du Havre où il rencontre un pays qu’il adopte et embrasse avec ferveur. Quelques années plus tard, après des aventures tout aussi étonnantes, il se dit fièrement franco syrien.
Une certaine idée de l'adoption
Deux histoires géographiquement et historiquement sans rapport, qui sont pourtant liées par une certaine idée de l’adoption, de ce en quoi elle est une adaptation, une reconstitution, un fantasme. Nous avons tous, dit Freud, à un moment, rêvé notre adoption, et c’est même un stade essentiel de notre développement. L’enfant s’invente une autre famille, riche, puissante. Plus tard, il se trouve une autre filiation. Il s’imagine fils de prince ou de roi. Ce qui lui permet, dit Sigmund, de reconstituer une image idéalisée des parents, qu’il a fini par perdre.
Dans ses conditions, comment accepter le vrai lien de l’adoption, et créer son fantasme de l’adoption, quand on a été vraiment adopté ? A l’inverse presque, comment créer ce lien et adopter au sens actif un pays, une culture ? Sur quelle bases et quel fondement ?
Le lien vers les textes d'Alaa
Chanson de fin : "Free as a bird (Tom Fire version)" - Album : "Free as a bird (Bonus Tracks Edition) (2015) - Wagram Music / Chapter Two Records.
- Reportage : Delphine Saltel et Pauline Peretz
- Réalisation : Philippe Baudouin
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