Immersion au cœur du commissariat de Roubaix, ville la plus pauvre de France, où près de la moitié des habitants vivent sous le seuil de pauvreté. Aujourd’hui, une journée en compagnie du fameux commissaire Haroune qui reprend le commandement du commissariat de Roubaix où il a commencé sa carrière.
“Mes années ici étaient les plus difficiles. Mais j'ai rarement vu autant d'humanisme qu'à Roubaix.” Tandis qu’il reprend ses marques dans son ancien bureau au 72, Boulevard de Belfort, le commissaire Haroune ne cache pas son émotion. Celui qui a été successivement chef de la Sûreté urbaine à Roubaix et à Lille, chef de la Sûreté départementale du Nord, puis affecté au service de commandement de nuit du département, a également siégé au Conseil présidentiel des villes et a reçu l’insigne d’officier de l’Ordre national du mérite.
Mais c’est surtout grâce au documentaire “Roubaix, commissariat central, affaires courantes” de Mosco Levi Boucault (2007) que le commissaire Haroune est devenu une véritable personnalité roubaisienne. Dans le film, aujourd’hui indisponible, on assiste à la prise en charge de six affaires par le commissaire et son équipe. Un documentaire qui a connu à l’époque un franc succès, au point de susciter des vocations.
Quentin Bachelet n’en revient pas de devenir aujourd'hui le collègue d’Adbdelkader Haroune. “C’est le documentaire qui a nourri ma vocation.” Selon lui, le commissaire Haroune a une manière de faire “atypique” qui lui a donné envie de rejoindre la police et de choisir la ville de Roubaix qui n’est pourtant pas la plus prisée par les jeunes policiers.
“Généralement, Roubaix, c'est plutôt dans les dernières villes qui attirent les impétrants commissaires, parce que c'est une ville qui a mauvaise réputation. Aussi, le Nord est peu attractif en termes de cadre de vie. C'est un poste qui peut faire peur des fois.” Quentin Bachelet
Abdelkader Haroune le confirme :
“Quand on vient ici, il faut avoir la foi, il faut vraiment savoir à quoi on s'attend, c'est-à-dire des villes particulièrement attachantes, mais difficiles dans l'absolu, avec un taux de chômage important, avec une pauvreté toujours présente.” Abdelkader Haroune
De fait, le taux de pauvreté à Roubaix s’élève à 45% : c’est la commune la plus pauvre de France. Au service des plaintes et au service du quart, cette misère se traduit par des cas de violence ou de trafic de drogue. Une femme rapportant un violent conflit entre voisins, une jeune homme interpelé pour détention de stupéfiants : deux histoires qui, en rejoignant la pile de dossiers qui encombrent les bureaux du commissariat des affaires courantes, sont un exemple de la détresse à laquelle est souvent confrontée la police de Roubaix…
“Une plainte, c'est une souffrance. Et quand quelqu'un souffre, on essaie de trouver une solution.” Abdelkader Haroune
Merci aux Roubaisiens, à Cédric Leux, à Carole Etienne, procureure de la République à Lille, à Juliette Desmarescaux, à Hélène Defer du SICOP (Service d’information et de communication de la police nationale), à Emmanuelle Lequien, au commissaire Abdelkader Haroune, et à tous les policiers qui nous ont accueillis.
- Reportage : Alain Lewkowicz
- Réalisation : Emmanuel Geoffroy
Musique de fin : "Karma Police" de Scary Pockets Feat. Monica Martin
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