

Kim, Lucienne et Marc travaillaient pour une agence web, dans la pub ou encore l’animation. Le confinement a stoppé net leurs activités, tous licenciés pour des motifs différents, ils se sont retrouvés du jour au lendemain au chômage.
- Au premier jour de retour de confinement, Lucienne Rick, apprend que son travail de créative dans son agence de pub est terminé, alors même qu'elle venait de porter un projet très positif pour sa boîte. Elle était dans cette entreprise depuis plusieurs années et avait le sentiment que tout se passait bien, s'estimant privilégiée. Cette annonce lui provoque un fort sentiment d'échec et la mène à se remettre en cause profondément. Son estime personnelle est grandement dévalorisée.
Passé 40 ans, on commence à sentir la poussière et j’ai fait partie de cette salve à qui on a signifié qu’il fallait penser à faire autre chose.
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Malgré les bons résultats, les heures qu’on ne compte pas, ça ne suffit pas. Qu’est ce qu’il faut faire ? Se faire lifter, mentir sur son âge ?
L'ancien employeur de Lucienne subit les changements structurels de la publicité et écrème sa masse salariale depuis plusieurs années. Lucienne a vu son sort être accéléré par le covid, et c'est ce qui est arrivé à la plupart des quarantenaires de la boite.
La productivité n’est pas forcément valorisée. On se sert et on se débarrasse de nous, parce qu’il y a plein de critères qui échappent à l’employé mais pas à l’employeur.
- Kim est une développeuse web de 32 ans et travaillait près de Versailles, dans une petite agence dont le fonctionnement et la rentabilité tournaient autour d'un partenariat avec un ogre américain de l’hôtellerie. Quand le confinement est déclaré, son patron la met en pause pendant 3 mois, en chômage partiel, avant de la licencier, ne pouvant plus assurer son salaire.
Puisque l'hôtellerie repose sur l'économie du "booking", de la réservation, des vacances; ce client, qui leur demandait toute leur énergie, était devenu ingérable.
Mon licenciement est un dommage collatéral, ce n’est pas un choix personnel.
Alors qu'elle travaille constamment depuis 10 ans et qu'elle n'a eu besoin d'être aidée que pour le financement de sa classe préparatoire, son père réagit assez durement à ce licenciement.
Pour des gens qui n’ont jamais galéré, qui ont toujours tout eu, si tu ne travailles pas, t’es une merde.
- Marc était titulaire d'un tri-poste à Paris, il était chargé de l'accueil, l'administration et l'animation d'un lieu accueillant des jeunes.
Avant que la pandémie ne prenne toute son ampleur en France, il informe les familles qu’il n’accueillera pas les enfants dans le cadre de l’accompagnement scolaire.
Au sortir du confinement, on lui demande de revenir assurer l’accueil : il refuse. Il juge les mesures prises dans l'établissement contradictoires à la formation incendie et au protocole vigipirate. Il refuse de faire quoi que ce soit en intérieur.
Au bout de quelques semaines, il apprend qu’il est considéré en absence injustifiée. La procédure va ensuite s'accélérer jusqu'au licenciement.
J’ai le sentiment d’avoir agi dans mon intérêt et dans celui des gens qui sont accueillis dans ce centre, je ne vois pas comment mon employeur pouvait me forcer à aller à l’encontre de ce principe.
Reportage : Alain Lewkowicz
Réalisation : Yaël Mandelbaum
Merci à Kim, Lucienne Rick et Marc Salomovici.
Musique de fin : "Horizons dorés", par Dani - Label : WM FR affiliated Washi Washa
L'équipe
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