

Chloé a 46 ans, elle raconte l’histoire de ses parents, l’histoire d’un amour un peu fou, libertaire avec lequel il n’a pas toujours été simple de se construire. Un amour, et un couple, “Yves-et-Anne-Marie” en un seul mot, qui réussira à aller jusqu’au bout, de ses rêves, de ses promesses.
Yves et Anne Marie se sont connus dans les années soixante. Tous deux issus d’un milieu bourgeois, mais rebelles à leur manière dans leur propre famille qu’ils respectaient, leur rencontre fut comme une évidence :
C’était évident, mon père dit "Je l'ai vue, c'était elle". Ma mère dit, "Je l'ai vu, il était beau, alors ça c’était son truc, il était tellement beau ! Il était d'une grande famille, et puis il était drôle et il ne se prenait pas au sérieux".
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Très vite, le couple se marie. Mai 1968 arrive, c’est la révolution, et deux petites filles débarquent.
L'année 68 a été déterminante parce que là, mon père a fait un virement total. Politiquement, son côté libertaire qui était en devenir, s'est affranchi.
Chloé nait en 1972. Son enfance, elle se souvient de l’avoir passée au milieu des réunions syndicales organisées par son père, à la maison, perdue dans la fumée des gitanes maïs, bercée au son des sonates jouées par sa mère, pianiste professionnelle, sur le grand piano familial.
Quand je vois les photos de l'époque, je les trouve magnifiques… Lui avec ses yeux bleus, toujours un sourire jusqu'aux oreilles et ma mère qui était très belle, très attirée par les fringues, toujours très originale…. C'était la bobo des années soixante-dix !
« Yves-et-Anne-Marie » en un seul mot, comme on dit dans la famille, était un de ces couples mythiques. Fusionnel, qui s’auto-suffisait. Parfois un peu égoïste - surtout pour les enfants - mais que tout le monde admirait.
C'était ma mère en premier, mon père qui protège ma mère, et nous après. On n'était pas malheureux, mais c'était eux d'abord, et ça l'a toujours été. Ils étaient fantaisistes, ils faisaient tout différemment. Donc leur amour aussi, ils le faisaient différemment.
Un amour un peu hors-norme, qu’ils ont donc réussi à vivre différemment jusqu’au bout, même dans la difficulté – la leur, et celle de Chloé. Un amour qui peut parfois déranger, mais qui quoi qu’il en soit, bouscule, et nous fait réfléchir.
- Reportage : Sophie Simonot
- Réalisation : Clémence Gross
Merci à Chloé.
Musique de fin d'émission : Nocture n°1 In B Flat Minor, Op. 9, No. 1 - Chopin. By Amir Katz
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