A soixante ou quatre-vingt-dix ans, ils luttent avec force et entrain pour défendre une cause commune. Brigitte, soixante-cinq ans, et Germaine, quatre-vingt-douze ans, révoltées du troisième âge, racontent.
Aujourd'hui, Les Pieds sur Terre vont à la rencontre de deux femmes, âgées respectivement de soixante-cinq et de quatre-vingt-douze ans, qui ont décidé de ne pas prendre leur retraite politique !
Brigitte habite près des camps de migrants à Calais. Rapidement, en voyant ce qui se passe à côté de chez elle, elle décide d'aider les familles réfugiées en leur fournissant de quoi charger leur téléphone portable, en leur offrant une tasse de thé, ou encore en leur procurant des vêtements chauds pour l'hiver. Pourtant, parce qu'elle les aide, elle risque cent-trente-cinq euros d'amende. La loi interdit également de recevoir des migrants sans-papiers dans sa maison - alors Brigitte les accueille dans son garage.
"Je suis en retraite depuis trois ans. Donc j’ai plus de temps pour m’occuper d’eux. Quand il fait froid, je fais le thé le matin, puis quand il fait encore plus froid, je le fais matin midi et soir, et maintenant j’essaie de leur donner une soupe, du pain, du chocolat, parce que je vois bien qu'ils ont faim." Brigitte
"J’ai des photos où il y a les deux camions de CRS devant mon portail. Ils ont plusieurs fois gazé devant chez moi." Brigitte
Germaine, elle, habite à Kolbsheim, près de Strasbourg, où l'autoroute A355, dite "grand contournement ouest", devait être construite. Les travaux menés par le géant du BTP, Vinci, prévoyaient de réquisitionner trois cents hectares de terres agricoles et de forêt. Une aberration écologique pour Germaine ! La retraitée de quatre-vingt-douze ans, foncièrement révolutionnaire, décide de tenir tête à la grande multinationale en manifestant aux côtés des jeunes zadistes.
"Avec mon copain le déambulateur, je manifeste et je protège la forêt avec les zadistes !" Germaine
Germaine raconte la lutte, ses espoirs pour le futur et la violence de la répression :
"Les CRS ont tout détruit : les poules, les enclos… Ils ont gazé et battu une députée européenne. [...] Des jeunes ont été frappés !" Germaine
"Ah non, moi, j’ai pas peur, je suis révolutionnaire ! Je préfère mourir que d’adhérer à cette mafia." Germaine
Reportage : Olivia Müller
Réalisation : Yaël Mandelbaum
Musique de fin : "Cosmonauts" de Fiona Apple.
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