

Deux patrons de PME, l’un dans le spectacle et l’autre d’une entreprise de sous-traitance industrielle, plus une banquière, racontent à la première personne les effets dévastateurs de la pandémie de Covid-19 sur leur activité.
Guillaume dirige une petite société de sous-traitance en mécano-soudure.
J’ai été extrêmement soulagé de cette fermeture au 17 Mars, parce que je sentais une vague d’inquiétude parmi les salariés qui commençait à grossir. Il était vraiment temps de s’arrêter.
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Cette crise sanitaire bouscule tous mes repères. Il faut intégrer cette dimension psychologique pour remettre tout le monde au travail.
Si une personne ne se sent pas capable moralement de travailler dans les semaines qui suivent la réouverture, elle pourra prendre ses congés par anticipation. Comment pourrais-je moralement la renvoyer si elle a peur ?
Notre activité sur la terre modifie des équilibres. Les mentalités ne changeront que si la crise est véritablement longue et profonde.
Vincent dirige une société d’événementiel qui travaille avec beaucoup d'auto-entrepreneurs.
Tous les voyants étaient au vert, notre chiffre d'affaires progressait à un bon rythme et en cinq jours, tous les événements à venir s'annulent.
Une nuit, je me suis réveillé en sursaut en pensant que c'était un cauchemar. Mais non, c'était la réalité. Les milieux de la communication et de l’événementiel seront les premiers à subir l'impact de la crise économique à venir, et les derniers à en sortir.
Le chômage partiel nous a aidés à garder nos salariés. Là, on pourrait refaire un prêt. Mais la question qu'on se pose maintenant c'est de savoir si on a envie de continuer comme ça.
Avant, j'arrivais à donner un minimum de sens à ce que je faisais. Mais je commence à me demander ce que je veux faire vraiment.
Hélène travaille dans une grande banque depuis plus de quinze ans et s'occupe particulièrement des entreprises.
Ce n'est pas l'Etat mais la banque qui prête cet argent, et l'Etat s'en porte garant. Pour le moment je n'ai encore refusé aucun prêt, mais il faut veiller à ne pas surendetter les petites entreprises, ne pas les mettre en difficulté pour l'après-crise.
Quand je les ai au téléphone, les clients, ce que je ressens, c’est de la peur. La peur de ne pas maîtriser ce qui va leur arriver. L'inquiétude aussi, pour leurs salariés.
Reportage : Fabienne Laumonier
Réalisation : Cécile Laffon
Chanson de fin d'émission : Il n'y a plus foule de SuperBravo- Label : Fraca!!!
Merci à Guillaume, Vincent et Hélène.
Merci à Thibault ,Belkacem, Clara, Régis et Justine ainsi qu’à Estelle, Nabil et Victoire.
L'équipe
- Production
- Collaboration
- Rita RuggirelloStagiaire