Le 8 mars 2019, la ville d'Alger est envahie par plus de deux millions de manifestants. Et ils ont deux ou trois petites choses à dire à leur président... Paroles et histoires de manifestants, qui racontent les raisons de la colère.
Monsieur Bouteflika, votre temps est fini ! On en a marre de la dictature, on veut une Algérie démocratique et moderne.
Nous sommes le 8 mars à Alger, au cœur de la manifestation. Il y a plus de monde que dans tous les rassemblements qui ont eu lieu ces trente dernières années en Algérie. Cinq millions dans le pays, deux à Alger selon le mouvement.
Quand un peuple se soulève, aucun pouvoir ne peut lui résister.
Revenons un peu en arrière. Le 2 février dernier, les partis au pouvoir en Algérie exprimaient leur souhait que le président Bouteflika se représente à l’élection présidentielle du 18 avril pour un cinquième mandat. Que cette longévité ne soit pas un signe très clair de démocratie et que le président soit gravement malade au point de ne plus apparaître en public ne semblait guère les préoccuper. Huit jours plus tard, le président confirmait son intention de se représenter.
On pensait que le peuple algérien dormait. Aujourd’hui, on se rend compte que c’est tout le contraire.
Les premières manifestations commencent le 22 février. D’une ampleur inédite, elles surprennent le gouvernement et le monde entier. Le 26 du même mois, étudiants et universitaires rejoignent le mouvement puis le 1er mars, des dizaines de milliers d’Algériens marchent à nouveau dans tout le pays.
Maintenant, on ne dit plus "vendredi" mais "jour de manifestation".
Au milieu des manifestants, on entend des pétards, des chants, des "Dégage Bouteflika" et des "Viva l’Algérie". Outre son ampleur, l’aspect pacifique familial et joyeux de la manifestation est très fort. Conformément à la "selmiya", les gens font très attention de ne pas se bousculer, se disent pardon, se taisent en passant devant un hôpital, évitent d’être trop serrés les uns contre les autres et désamorcent les bagarres naissantes.
C’est une force de ne pas casser, je suis émue, j’ai des larmes.
- Reportage : Adila Bennedjaï-Zou
- Réalisation : Emmanuel Geoffroy
Depuis l’enregistrement de cette émission, le président Bouteflika a renoncé à se présenter et a reporté les élections. Le journal satirique El manchar, équivalent algérien du Gorafi, a fait tourner la phrase suivante : "On a dit non au cinquième mandat et il a répondu OK bébé, je prolonge le quatrième".
Merci à Badis, Zaki et Nejma.
Chanson de fin : "One Two Three Viva L'Algérie" par Mahfoud et Sonia (feat. Groupe Univers) - Album : "Mahfoud et Sonia (feat. Groupe Univers)" (2010).
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