Malades imaginaires

Maladies imaginaires, angoisses réelles
Maladies imaginaires, angoisses réelles ©Getty - Peter Dazeley
Maladies imaginaires, angoisses réelles ©Getty - Peter Dazeley
Maladies imaginaires, angoisses réelles ©Getty - Peter Dazeley
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Pour Delphine, ça commence par de la fatigue, de la fièvre... Jusqu’au jour où elle comprend que la malade, ce n’est pas elle mais sa mère. Pour Vincent, c’est la peur d’être contaminé par le virus du sida. A trente-six et quarante-deux ans, ils racontent comment ils se sont imaginé malades.

Leur maladie est dans leur tête - ou dans la tête des autres - mais leur angoisse, elle, est bien réelle. Vincent et Delphine racontent la descente aux enfers de l’hypocondrie. 

C’est l’été de ses quatorze ans que Vincent a pour la première fois des angoisses de mort et de maladie. À partir de là, le moindre détail sera pour lui le syndrome d’un mal qui met sa vie en péril.

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Je vois des petites taches violettes sur ma main et je comprends que j’ai un cancer. (...) J’aperçois des petits points rouges sur ma main et je comprends que j’ai le sida. Vincent

C’est la peur d’attraper le virus du sida qui a le plus d’impact sur la vie de Vincent, virant en une obsession sans cesse renouvelée.

J’ai fait le test du sida plusieurs fois par an pendant vingt ans.Vincent

Au moment d’aller au labo, je vois les gens vivre dans leur banalité, je vois une femme acheter du pain, alors que moi dans quelques heures je serai mort. Vincent

Les résultats systématiquement négatifs ne parviennent pas à apaiser Vincent qui a peu à peu l’impression de devenir fou.

Delphine, trente-six ans, décrit celle qu’elle était enfant comme “une petite fille malade et fragile”. Mais c’est surtout sa mère, convaincue de la santé défaillante de sa fille, qui lui fait passer dès son enfance une batterie de tests parfaitement inutiles.

Ma mère me disait : “Delphine, fais attention, t’es malade” et ensuite c’est devenu une obsession chez elle. Delphine

C’est le rein de Delphine qui fonctionne mal, sa mère en est persuadée.

Parfois ma mère me tape dans le rein pour bien me montrer où mon rein se situe et que je sente bien la douleur. Delphine

Delphine subit régulièrement des opérations, jusqu’à ce que les médecins de l’hôpital fassent une découverte stupéfiante.

Les médecins découvrent que ma mère avait falsifié un examen médical, ajouté un “un” sur un chiffre, transformé un “cinq” en “huit”, ce genre de chose. Delphine

Cliniquement, rien ne montrait que mon rein n’allait pas bien. C’était  juste sur les paroles de ma mère. Elle a fabriqué ma maladie. Delphine

  • Reportage : Valérie Borst
  • Réalisation : Anne-Laure Chanel

Chanson de fin : "Val Jester" par The National - Album : Alligator (2005) - Label : Beggars Banquet

Merci à Delphine, Vincent, Michelle Declerck, Julien, Seth, Zoé

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