Naufrages

Une croisière est censée être un moment de détente, de tranquillité au milieu des flots. Cependant, il arrive que les vacances virent au drame. C'est ce qui est arrivé à Nadine et son mari, qui ont survécu au naufrage du Costa Concordia au large de la Toscane.

Nadine se souvient du “très grand vent” qui accompagnait leur départ. Durant les premiers jours, son mari, ancien marin, observe que “le capitaine naviguait très près des côtes”, mais Nadine ne s’inquiète pas outre mesure. La croisière continue, passe par Barcelone, puis à Cagliari. Alors qu’ils sont au large de l'Italie, à 22 heures 40, ils entendent un bruit effroyable.

“Mon mari me dit : on a accroché, il faut partir. Nous avons tout de suite pris nos gilets qui se trouvaient dans la cabine. On n'avait jamais fait d'exercices d'évacuation. J’ai pensé que mon heure était venue.” Nadine

Malgré la panique générale, on enjoint les passagers à retourner dans leur cabine. Mais Nadine et son mari refusent de s’enfermer et tentent de s’échapper du bateau.

“La lumière s’est éteinte. Le bateau penchait vraiment. On se demandait vraiment si on allait s’en sortir.” Nadine

Au grand étonnement de Nadine, il n’y a plus aucun officier du bateau à bord. Le commandant a quitté le bateau en premier. Ceux qui sont restés, le personnel d’entretien, tentent tant bien que mal d’aider les passagers en détresse. “A un moment, on a compris qu’on arriverait jamais à descendre avec cette chaloupe.” La tension monte, le bateau tangue de plus belle, et Nadine et son mari se précipitent pour rejoindre la dernière chaloupe, leur ultime chance de survie…

Marc Thiercelin est un marin confirmé : il a navigué aux quatre coins de la planète. En février 1992, il doit faire une traversée de l'Atlantique avec des jeunes de la protection judiciaire de la jeunesse. Ils sont sept personnes sur le navire.

“Ramener un bateau dans le sens Amérique-Europe en hiver, c'est souvent affronter des dépressions, une très mauvaise mer et des conditions vraiment difficiles.” Marc Thiercelin

En plus de ces conditions météorologiques, Marc doit composer avec les trois jeunes au comportement problématique, surtout le plus jeune, Mario, qui est un “skinhead” tenant des propos fascistes et se montrant peu coopératif. Mais le capitaine ne se démonte pas et apprend à Mario à tenir la barre. Seulement, à un moment, il se rend compte qu’il y a un problème.

“Louis, mon second, me dit qu'il n’y a plus de gouvernail, qu'on n'a plus de quoi diriger le bateau. On va devenir le jouet des flots.” Marc Thiercelin

Loin de tout, au beau milieu de l'océan, Marc doit trouver une solution. Il appelle les secours, qui lui envoient un porte-conteneurs pour les accoster.

“Je me rends compte que ce sont peut être les dernières heures que je vis à bord, que je vais devoir tout abandonner à bord, toutes mes affaires, toute mon histoire, tout mon passé.” Marc Thiercelin

Quelques heures plus tard, la silhouette d’un immense porte-conteneurs se dessine à l’horizon, et Marc commence à s’inquiéter…

“Je vois ce mur d’acier, et je comprends qu’il va nous rentrer dedans.” Marc Thiercelin

Première diffusion : 01/02/2017

• Reportage : Delphine Saltel
• Réalisation : Alexandra Malka et Emmanuel Geoffroy

Chanson de fin : " Il mare" (la mer - Edit version) par Raphaël Gualazzi