

Un soir, ils faisaient la fête, allaient conclure, célébraient leur anniversaire et la soirée a soudainement basculé. Entre une nuit passée au commissariat, un rendez-vous galant qui finit en cauchemar, une roulette russe qui manque de dégénérer, Ramzy, Nicolas, Hugo et Moussa racontent.
Pour son anniversaire, Moussa invite ses amis à prendre un verre sur le bord du canal de la Villette, à Paris. Ces derniers ont l'idée saugrenue de lui offrir une bouée dérobée à une péniche du coin et signée par tous.
À ce moment je n’avais qu’un seul souci : est-ce que ma bouée passera au vestiaire de la boîte de nuit ?
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Soudain, une sirène, des pneus qui crissent. Entre une heure du matin et trois heures de l’après-midi, Moussa finit de fêter son anniversaire en cellule, dans un commissariat.
La gardav' pour certains, ça peut paraître pas grand chose, quand t’as déraillé. Mais quand t’as rien fait, c’est super violent en fait.
L’agent qui le fera finalement sortir aura pour seule explication : "désolé, il y a des cons partout."
Je n'ai pas tout de suite fait la relation avec la discrimination. C’est après, en parlant, que j’ai compris ce qu’il m’était arrivé. Ça a vraiment remis en question ma notion de justice, ma confiance dans les forces de l’ordre.
Nicolas a aujourd’hui vingt-sept ans. Il se souvient d’une histoire de fête un peu trop arrosée, dix ans auparavant, qui aurait pu tourner très mal.
En boîte de nuit, un inconnu se joint à Nicolas et ses amis et finit par repartir avec eux, en compagnie d’une des filles de leur groupe.
On reprend un dernier verre et on se dit : "Allez, pour rigoler, on va lui foutre un coup de pression, juste pour lui faire peur".
Dans une armoire, Nicolas a chez lui de vieilles armes qui appartenaient à ses grands-parents. Dont un colt 38, avec des balles.
Un peu vexé par l'attitude du mec, je mets une balle dans le barillet et je le pointe : si tu veux rester dans le lit avec la fille, on va faire une roulette russe.
Ramzy travaille la nuit dans un bar gay, où il rencontre assez peu de jeunes femmes. Ce soir-là, miracle, une demoiselle entre dans le bar et lui demande son numéro. Ils se revoient quelques semaines plus tard, pour passer la nuit ensemble.
Je lui demande comment se passe le boulot et là, elle me sort : "Ah bah c’est horrible, les arabes et les noirs me font chier, mais t'inquiète, toi t'as l'air d'être un bon arabe".
La femme avec qui il a rendez-vous est en fait policière municipale, elle a une fille de deux ans qui est présente.
Dans sa mezzanine, je commence à enlever son t-shirt, et là, je découvre un tatouage en chiffres romains. C’était la date de naissance et de mort de Jacques Mesrine.
Face à l'absurdité et au malaise de la situation, Ramzy commence à se poser des questions mais il ne se décide pas à partir tout de suite.
Pourquoi je pars pas ? Parce que j’avais grave la dalle, ça faisait quelques mois que j’avais pas rencontré quelqu’un qui avait envie de moi.
Avec son meilleur ami, Hugo a coutume de ne pas rentrer tout de suite chez lui après avoir trop bu. Pour digérer, ils explorent la ville et aiment se faire peur.
On rentre dans un bâtiment et nos yeux tombent sur un énorme crucifix.Il fallait qu’on parte avec un trophée, un souvenir.
- Reportage : Alice Babin
- Réalisation : Emmanuel Geoffroy
Merci à PH, Ramzy, Hugo, Loulou, Moussa et Louis Gonzales pour ses talents d’artistes (à découvrir sur Instagram @louisgonzea)
Musique de fin : "Cocaine/Cops" par Daniel Wesley - Album : Daniel Wesley (2009) - Label : 604 Records.
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