Immersion au cœur du commissariat de Roubaix, ville la plus pauvre de France, où près de la moitié des habitants vivent sous le seuil de pauvreté. Aujourd’hui, plongée dans le quotidien de la BAC de Roubaix, appelée en urgence par une jeune femme qui vient d’être victime d’une agression sexuelle.
“On a une requérante au 17 qui a eu des attouchements par un individu à Roubaix, rue de l'Espérance. Elle est toujours là-bas. Description de l'individu : cheveux bruns, un petit peu de barbe, avec un gros pull à rayures et jogging noir. C'est prêt, renvoyez l'adresse.”
Au sein de la police nationale, la Brigade Anti-Criminalité (BAC) est l’unité prenant en charge les affaires de petite et de moyenne délinquance. La BAC a notamment pour mission de patrouiller sur la voie publique, d'intervenir en cas de troubles à l’ordre public, de rédiger des procès-verbaux et au besoin des rapports de police. Ce jour-là, à quatorze heures cinquante-quatre, les policiers de la BAC de Roubaix reçoivent un appel à l’aide pour agression sexuelle en pleine rue.
La voiture est prête à partir, et se dirige rapidement vers la position de la victime, au centre-ville de Roubaix. La jeune femme qui a appelé les policiers est en état de choc, mais parvient malgré tout à relater les faits, entre deux sanglots. Elle promène régulièrement son chien dans le quartier, et a déjà croisé l'individu qui l'a agressée à deux reprises, alors qu'il promenait lui aussi son chien. Mais ce jour-là, au moment où ils se se sont croisés, l'homme s'est précipité vers elle, a baissé son pantalon et lui a touché les fesses, en essayant d'aller plus loin encore.
Les policiers prennent note du témoignage de la jeune femme et la rassurent. Après avoir vérifié le signalement de l’agresseur, ils appellent la police secours pour faire transporter la victime au commissariat afin de déposer plainte. La brigade peut alors prendre congé de la jeune femme : “Le commissariat vous rappellera pour vous dire s'il est placé ou non en garde à vue.”
Une fois la victime prise en charge, il s’agit de retrouver le coupable toujours en fuite. Les policiers disposent d’une description physique et des vidéos des caméras de surveillance. Ils savent également qu’il doit être dans la zone de l’agression, car les faits ne remontent qu’à une vingtaine de minutes. A priori, la brigade va devoir patrouiller dans les rues au hasard. Ils commencent à tourner, quand soudain, l'un des policiers se remémore une affaire très similaire. Il se souvient d'un homme accusé d’agression sexuelle et particulièrement dangereux qui “a appelé le parquet de Dunkerque pour menacer de viol la parquetière ou la greffière". Pour le policier, cet homme "est inscrit au FIJAIS”, le Fichier judiciaire des auteurs d'infractions sexuelles et violentes. Les délinquants sexuels sont en effet dans l’obligation de communiquer leur adresse aux autorités. Ce sera l’Officier de Police Judicaire (OPJ) qui se chargera de consulter ce dossier.
En attendant, la brigade décide d’aller vérifier si le suspect correspond à la description donnée par la victime et recoupée par les caméras, et si l'individu possède un alibi valable. Les policiers se dirigent donc vers le domicile du suspect, qui vit avec son père. L’intuition du policier sera-t-elle la bonne ?
Merci aux Roubaisiens, à Cédric Leux, à Carole Etienne, Procureure de la République à Lille, à Juliette Desmarescaux, à Hélène Defer du SICOP (Service d’information et de communication de la police nationale), au commissaire Abdelkader Haroune, et à tous les policiers qui nous ont accueillis.
- Reportage : Alain Lewkowicz
- Réalisation : Anne Depelchin
- Mixage : Olivier Dupré
Chanson de fin : "Afe" de Mokado.
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