

Etape à Refugio où Kermit Oliver naît en 1943. Une petite ville du Sud du Texas, où son père est cow-boy comme son grand-père et son arrière-grand-père avant lui. Des cow-boys noirs qui marquent l’esprit du jeune Kermit qui passe, entre la prière, l'école et le potager, une enfance très heureuse.
Earlie Hudnall est un photographe réputé à Huston. En prenant des cours de dessins en 1968, il rencontre Kermit Oliver, son professeur. Rare témoin du travail de Kermit Oliver, Earlie Hudnall est captivé par sa rigueur, sa précision.
Il ressemblait à un gladiateur. Il savait exactement comment s’attaquer à la toile, elle devenait sa proie. Il savait exactement ce qu’il allait en faire et ce que ça donnerait à la fin.
Publicité
C’était presque comme une image conçue par ordinateur. On peut comparer Kermit à une image à jet d’encre. Comme en photographie, tu vois l’image se développer, les détails émerger.
En bas de ses tableaux, le peintre finit toujours pas signer, en tout petit, "Oliver". L'homme se cache, là encore, dans son œuvre comme dans sa sa vie. Une vie faite d'humilité, d'éthique, et d'ordre : Kermit Oliver est un homme qui n'a jamais abandonné ses racines.
Un monde de cow-boys
Kermit Oliver est née en 1943, dans la ville de Refugio. C'est dans une petite maison en lambris rose, entouré de ses trois frères et de ses parents, qu'il grandit. Le père de Kermit est cow-boy, comme l'ont été son grand-père et arrière-grand-père, Jim Oliver, vendu comme esclave puis amené au Texas par son propriétaire blanc pour travailler dans l'un des nombreux ranchs du coin.
Loin des clichés des westerns, "Vieux-Démon"
Dans les archives du minuscule musée de Refugio est entreposée une lettre du père de Kermit. On y apprend que son cheval, la vieille mule des peintures, s'appelle "Vieux-Démon".
Mon fils est un artiste. Il m'a tellement entendu parler de cette mule qu'il l'a dessinée et c'est exactement nous.
Le duo représenté par le peintre n'a rien des clichés des westerns : c'est du vécu. Tout comme les animaux que Kermit Oliver représentera, quelques années plus tard, sur les carrés Hermès : ces derniers sont de véritables zoos, tout droit sortis du bestiaire de l'enfance du peintre.
Après l'école, le choc de l'Université
Dans l'album du lycée de la ville, parmi les différentes photos de classe, Kermit est là, l'air toujours aussi sage. Mais autre chose attire l'œil : au cœur de l'Amérique ségrégationniste des années 1960, blancs et noirs posent ensemble. Ce qui fera dire à Kermit Oliver, des années plus tard :
En vérité, je ne me suis pas mis à crier des slogans qui proclamaient que nous étions beaux car cela ne m’était jamais venu à l’idée que nous ne l’étions pas__.
Du potager à l'église
Dans la maison des Oliver, ça file droit. Les fils enchainent les taches ménagères, et prennent soin des vaches, poulets, cochons, qui servent de modèle au jeune Kermit. Pendant 17 ans, il aura tout le loisir d'aiguiser sa main et son œil.
La famille du petit Kermit est très religieuse. Il y a donc une autre porte, que le jeune garçon pousse souvent : celle de l'église baptiste de son village. Il y laissera d'ailleurs une trace, importante, précieuse. Qui aurait pu alors parier que sa route, qui ne ressemble à aucune autre, croise un jour celle du luxe parisien ?
- Tournage, écriture, montage, réalisation : Anne Lamotte
- Musique originale : Léo Poumey
- Musique de fin : "Crying In The Chapel" de Sister Rosetta Tharpe.
Première diffusion le 04/07/2020
L'équipe
- Production
- Production
- Production déléguée