Les enfants impossibles : "L’Eveil du printemps" ou les Adultes procureurs

Illustration de 1879-80 montrant des élèves punis.
Illustration de 1879-80 montrant des élèves punis. ©Getty - whitemay
Illustration de 1879-80 montrant des élèves punis. ©Getty - whitemay
Illustration de 1879-80 montrant des élèves punis. ©Getty - whitemay
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Dans sa pièce "L’Eveil du printemps", Frank Wedekind montre imparablement la mauvaise foi des adultes, l’élocution forte pour jouer l’indignation. La cruauté invente sans cesse de nouvelles raisons, mais ses méthodes sont éternelles.

Dans L’Eveil du printemps, de Frank Wedekind, des adolescents de la fin du XIXe siècle découvrent la sexualité. L’un couche avec une fille qui devient enceinte et meurt d’un avortement voulu par sa mère. Un beau personnage est Moritz, adolescent qui se suicide par timidité, tandis que Melchior, l’ami qui lui avait fait un cahier de dessins pour lui expliquer la sexualité, passe en jugement devant ses professeurs. C’est une des scènes admirables de la pièce.

Autres scènes admirables, le grand monologue de Moritz avant son suicide, et la dernière, la scène finale avec le spectre de Moritz sortant de sa tombe pour parler à Melchior et des vivants venant le chercher avec un gâteau au chocolat. Une seule scène reste sans résolution, c’est à noter : celle de deux garçons qui s’aiment et s’embrassent. Il est extraordinaire d’avoir cela dans une pièce de 1891, une pièce hétérosexuelle. L’adolescence est cet âge atroce où tout ce que l’on savait depuis l’enfance, et on savait presque tout, nous échappe. Nous allons entrer dans l’étroitesse de l’âge adulte.

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