Nous regardons une œuvre du peintre allemand Otto Dix (1891-1969) « der Krieg » ou « La Guerre », célèbre triptyque réalisé entre 1929 et 1932, conservé à Dresde, en Allemagne.
- Maria Stavrinaki Maître de conférences à l'université Paris I-Panthéon-Sorbonne où elle enseigne l'histoire de l'art contemporain
- Vincent Corpet Artiste peintre
« La Guerre » reprend en fait la forme du « retable », constitué d’un panneau central carré de 204x204 cm , de deux panneaux latéraux de 204x102 cm et d’une prédelle, sous le panneau central, de 60x204 cm
Otto Dix, qui fut mitrailleur sur le front pendant la guerre de 14-18, rapporte des combats, des images d’une violence inédite. Témoin direct de la guerre, il l’a dessinée sur ses carnets. C’est l’expérience, selon lui, du « retour à l’animalité ».
Il a réalisé environ 600 dessins, gouaches et aquarelles qui sont comme des notes prises sur le vif ou à l’occasion d’un souvenir qui ressurgit. En ont découlé également des toiles d’envergure comme* La Tranchée* en 1918, ou des eaux fortes rassemblées dans un album intitulé La Guerre en 1924.
Il réalisa aussi de nombreuses toiles qui représentent le monde « cauchemardesque » des mutilés de la guerre… mais c’est avec son chef d’œuvre, le triptyque de La Guerre réalisé entre 1929 et 1932, que le thème du désastre, inspiré de Goya, semble prendre tout son sens. Exposée une seule fois à Berlin en 1938, l’œuvre sera considérée comme appartenant à « l’art dégénéré » par les nazis, puis ensuite cachée pour éviter la destruction…
Invités
Maria Stavrinaki Maître de conférences à l' université Paris I-Panthéon-Sorbonne où elle enseigne l'histoire de l'art contemporain. Elle a été membre de l'Institut for Advanced Study à Princeton et de l'Institut Clark. Elle a travaillé sur les avant-gardes historiques, notamment sur les temporalités engagées dans les oeuvres et les discours, les rapports entre l'art et la politique, ainsi que sur des problèmes d'historiographie. Ces dernières années, elle travaille sur les usages modernes de la préhistoire. Ses ouvrages récents, Dada Presentism : an Essay on Art and History (Stanford University Press) et Contraindre à la liberté : Carl Einstein, les avant-gardes, l'histoire (Centre allemand d'histoire de l'art) paraîtront en 2016.
**** Vincent Corpet_*_ * Repères biographiques : "Né le jour du Printemps de 1958. Vingt ans plus tard, jour pour jour, je décide de devenir artiste. Entré à l’École des Beaux-Arts de Paris en 1979, j’en ressors le plus vite possible, deux ans plus tard, le Diplôme Supérieur d’Art Plastique en poche. Je peins mon premier tableau le 8 juin 1982, c’est le seul qui porte un nom : Pour le renouveau du bien être. Les tableaux suivants jusqu’à aujourd’hui, sont identifiés par un code qui précise le numéro du tableau, l’année où il a été peint, et la taille de la toile en centimètre : 2976, 2000, 130x81. Comme ça, c’est simple ! Car un quart de siècle plus tard, plus de 3000 tableaux sont sortis de mon atelier." Vincent Corpet
Lectures
Les textes sont lus par Andrea Schieffer
Extraits
Entretien avec Otto Dix (1961) dans Traces du sacré "Apocalypses expressionnistes"
Paul Westheim (1926)
Julius Meier-Graefe, article paru dans la Revue "Deutsche Allgemeine Zeitung" (1924)
Gustav Hartlaub, alors directeur de la Kunsthalle de Mannheim, dans la Revue" Kunstblatt" (1922)
"Feu" de Henri Barbusse (1916)
Quelques musiques diffusées (extraits)
Lament par le groupe Einstürzende Neubauten(07.11.2014 chez Mute Record Ltd)
Prise de son : Jehan-Richard Dufour
Page web : Sylvia Favre
L'équipe
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