

Elles emportent tout sur leur passage.
- Jean-David Jumeau-Lafond Historien de l'art indépendant
- Marc Desgrandchamps Peintre, graveur
de Genève.

Invités : Jean-David Jumeau-Lafond et l'artiste Marc Desgrandchamps

Prétexte : " Le Retour des Ténèbres. L'imaginaire gothique depuis Frankenstein" (02.12.16 - 19.03.17) au musée Rath de Genève (Suisse).
Quatre figures de femmes, aux traits convulsés, à la main tendue en un geste de menace, ou crispé par la douleur, et, entre ces figures, d’autres têtes qui apparaissent également effrayantes et hagardes, rendent bien ce qu’il y a de terrifiant et de lugubre dans la vague. Gaspard Vallette

Portraits de nos invités

Jean-David Jumeau-Lafond est historien de l’art indépendant. Il a consacré sa thèse de doctorat au peintre symboliste suisse Carlos Schwabe, avant d’étendre ses recherches à l’ensemble du mouvement symboliste et à l’idéalisme des années 1890. Commissaire d’expositions telles que Les Peintres de l’âme, le symbolisme idéaliste en France (présentée dans douze pays de 1999 à 2007) ou Alexandre Séon, la beauté idéale (Quimper, Valence, 2015-2016), il a contribué à divers catalogues d’expositions pour des institutions françaises et étrangères et publié de nombreux essais, préfaces et plusieurs anthologies littéraires : Proust, Montesquiou, Professeur de beauté (1999) ; Naissance du fantôme (2002) ; L’Ange noir (2013). Son domaine de recherche inclut aussi bien des études monographiques et l’approche de phénomènes connexes (dandysme, esthétisme, ésotérisme etc.) que la relation entre les arts plastiques, la musique, le théâtre et la littérature.

Marc Desgrandchamps est né en 1960 à Sallanches (Haute Savoie). Il vit et travaille à Lyon
Après une formation aux Beaux-Arts de Paris de 1978 à 1981, Marc Desgrandchamps est devenu un des peintres majeurs de la scène artistique française. Son œuvre a constamment cherché à renouveler le vocabulaire de la peinture figurative et à en éprouver les limites tant par son inventivité plastique que par sa manière singulière d’y injecter et brasser histoire de l’art, photographie et cinéma. Marc Desgrandchamps peint des figures laissant voir à travers elles que le minéral, les arbres, les autres, les objets continuent à exister. Sa peinture faite de jus très liquides crée des coulures, qu'il dit ne plus voir, mais qui participent à l'impression d'un monde à la fois très vivant et au bord de la disparition.
Il a par ailleurs bénéficié de nombreuses expositions comme au Musée d'art contemporain de Strasbourg (2004), au Musée d'art contemporain de Lyon (2004). Deux rétrospectives lui ont été consacrées ces dernières années dans de grandes institutions françaises : • 2006 : Centre Pompidou • 2011 : Musée d'art moderne de la ville de Paris

Paris devient mystique, c’est une mode, mais c’est surtout une réaction contre la trivialité, la platitude du naturalisme. (…) Quelque chose lentement évolue, et au centre de la bataille, Carlos Schwabe, comme un héros wagnérien, apparaît. Lucienne Florentin

Textes : Gaspard Vallette, « L’exposition municipale des Beaux-Arts » Journal de Genève, 7 septembre 1907 - André Pératé, Les Salons de 1907 : la peinture au salon de la Société Nationale, Gazette des Beaux Arts, Paris, 1er mai 1907, p. 369 - Lettre de Carlos Schwabe à Madame Séailles, décembre 1895 - « Paroles d’un croyant » de Lamennais, un texte de 1897 dont Carlos Schwabe s’est inspiré pour sa toile - Dr Jean-Martin Charcot, Les Démoniaques dans l’art, Paris 1887, p.102 - Freud, 1936, Nouvelles conférences sur la psychanalyse trad. Berman, Gallimard, éd 1971, p. 80-81 - L’Irrémédiable, poème extrait des Fleurs du Mal de Baudelaire que Carlos Schwabe a illustré vers 1900 -

Musique (extraits de)
Static Island (2011) d' Aymeric de Tapol - Sonates pour violon et piano (1966) de Guillaume Lekeu par Christian Ferras - Jana Winderen pour Aquaculture dans Energy Field (2010) - Concerto à la mémoire d’un ange d' Alban Berg - Souvenir Souvenir (2011) de Luc Ferrari.

L'imaginaire gothique depuis Frankenstein, exposition du 2 décembre 2016 - 19 mars 2017 au Musée Rath (Genève, Suisse)
Genève célèbre le bicentenaire de cette «année sans été» qui donna naissance, sur les rives du lac Léman, aux mythes du vampire et de la créature du Dr Frankenstein. Autour de ces figures et du poème de Lord Byron Darkness, les MAH organisent au Musée Rath une exposition qui revisite le contexte historique et social de ces fictions. Leur impact sur la culture des derniers siècles est également démontré grâce à des œuvres du XIXe au XXIe siècle. La longévité de ces récits comme sources d’inspiration pour la littérature et les arts visuels témoigne de la capacité du genre gothique à s’adapter aux goûts et aux préoccupations des différentes époques. Né dans le domaine de l’histoire de l’art pour désigner les œuvres post-antiques et repris par la littérature pour dénommer le roman d’horreur qui se développe à la fin du XVIIIe siècle, le gothique revient aujourd'hui dans le champ de l’art

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