« Le baiser de Judas », fresque de Giotto

Le baiser de Judas de Giotto. Wikimedia Commons
Le baiser de Judas de Giotto. Wikimedia Commons
Le baiser de Judas de Giotto. Wikimedia Commons
Le baiser de Judas de Giotto. Wikimedia Commons
Publicité

Aujourd’hui, nous regardons une peinture ou plutôt une fresque qui date de 1304-1306 : « Le baiser de Judas », une scène de la vie du Christ réalisée par Giotto pour la chapelle des Scrovegni dans l’Eglise de l’Arena à Padoue.

Avec

( Rediffusion du 15.11.2014)

Le face-à-face des deux hommes, la proximité du baiser, les yeux plongés dans les yeux, c’est cela qui littéralement sidère ; les regards se touchant de si près créent comme une décharge électrique, un éclair jaillit là, de conscience à conscience, qui donne le vertige.

Publicité

Peintre et architecte toscan de la fin du Moyen Âge, célèbre auteur des fresques de la vie de Saint François à Assise, Giotto est à l'origine du renouveau de la peinture occidentale. Les fresques de la Chapelle Scrovegni de Padoue sont considérées comme l’un de ses chef-d'œuvres. Il avait probablement autour de quarante ans quand il a commencé la décoration de la chapelle.

Chapelle des Scrovegni de Padoue
Chapelle des Scrovegni de Padoue
- Giotto

Son client, le Padouan, Enrico Scrovegni, était un riche marchand, qui fit construire à Padoue une chapelle familiale. De 1303 à 1306, Giotto peint les cinquante-trois fresques de la chapelle Scrovegni autour des thèmes des Vices et des vertus, des scènes de la vie de la vierge et Du christ.

Enrico Scrovegni par Giovanni Pisano
Enrico Scrovegni par Giovanni Pisano
- Shakko/Wikipedia

Légende photo ci-dessus : Sculpture en plâtre d'Enrico Scrovegni. Sacristie de la chapelle des Scrovegni à Padoue (Italie)

Loué par ses contemporains, Dante, Pétrarque et Boccace, admiré par Léonard de Vinci et copié par Michel-Ange, Giotto di Bondone (vers 1267-1337) a été perçu au fil des siècles comme l’auteur d’une révolution picturale sans précédent depuis l’Antiquité. Cette mutation radicale n’est pas seulement d’ordre stylistique, elle s’explique aussi par une attitude différente vis-à-vis du monde sensible que l’artiste entend restituer dans sa diversité et sa réalité tridimensionnelle.

L’historien d’art André Chastel fut au XXe siècle un commentateur important de Giotto qui insista sur l’importance de peintre dans l’histoire de l’art italien et la peinture occidentale en générale. Pour lui, la force nouvelle de son art tient à la possibilité de représenter comme un jeu de forces qui se répondent, la définition externe des êtres (leur place dans l'espace) et la communication affective (les expressions des personnages). André Chastel donc, notre regardeur

Couverture de l'ouvrage d'André Chastel
Couverture de l'ouvrage d'André Chastel
- Picard

Invités :

Daniel Russo, professeur en Histoire de l'Art Médiéval à l'Université de Bourgogne à Dijon, spécialiste en Art religieux, iconographie et milieux de ordres mendiants dans la chrétienté.

Natacha Nisic, artiste plasticienne

Extraits textes : L'art italien d'André Chastel publié en 1956, réédité par Flammarion en 2008 - A la recherche du temps perdu, Albertine disparue de Marcel Proust, réédition au Le Livre de Poche en 2012 et Grasset en 2013

Lecture des textes : Pauline Ziade

Musiques : Louison / OO de Noël Akchoté - Intitled IV de Bernhard Günter - Der Kastanienball de Stephan Winter - Brown blue Brown on blue de Bernhard Günter - Whiteout de Bernhard Günter - En revenant de noce (traditionnel) - La grande (traditionnel).

L'équipe