Quand les jardins deviennent oeuvres d'art

C'est la 1ère fois que cette fresque, venue de Pompéi, est exposée en France. Légende intégrale de l'oeuvre : Peinture de jardin. Pompéi., maison du Bracelet d’Or. 30-35 après J.-C. Fresque ; 200 x 275 cm. Pompei, Soprintendenza speciale per i beni archeologici di Pompei, Ercolano e Stabia © 2017. Photo Scala, Florence - courtesy of the Ministero Beni e Att. Culturali

Tout le bizarre de l’homme, et ce qu’il y a en lui de vagabond, et d’égaré, sans doute pourrait-il tenir dans ces deux syllabes : jardin. Louis Aragon

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Avec Laurent Le Bon. Conservateur général du patrimoine, président du Musée national Picasso, Paris, Laurent Le Bon est commissaire de l'exposition.

Commissaires associés : Marc Jeanson (responsable de l'Herbier national du Muséum national d'histoire naturelle) et Coline Zellal (conservatrice du patrimoine, Musée national Picasso, Paris). Conseiller pour le cinéma : Dominique Païni. Scénographie : Laurence Fontaine assistée d'Antoine Lichtenberg. Avec la participation de Julia Dartois et Linda Garcia d'Ornano.

Miroir du monde, le jardin rend compte d’une manière de voir la nature, de la mettre en scène et de la penser. Il est marqué par l’empreinte de l’homme, qui en fait, surtout à partir de la Renaissance, une oeuvre d’art totale. Dans un parcours immersif et poétique, peintures, sculptures, photographies, dessins et installations retracent six siècles de création autour du jardin. L’exposition, conçue comme une « promenade jardiniste », réunit les plus grands artistes : Dürer, David, Monet, Cézanne, Picasso, Matisse, Othoniel ou encore Wolfang Laib.

Exposition organisée par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais. Sur le site du Grand Palais

Rien n'a changé. J'ai tout revu : l'humble tonnelle. De vigne folle avec les chaises de rotin... Le jet d'eau fait toujours son murmure argentin Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle. Les roses comme avant palpitent ; comme avant, Les grands lys orgueilleux se balancent au vent, Chaque alouette qui va et vient m'est connue. Même j'ai retrouvé debout la Velléda, Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue, - Grêle, parmi l'odeur fade du réséda. Paul Verlaine

Les textes lus par Noémie Landreau

Le jardin, c’est la plus petite parcelle du monde et puis c’est la totalité du monde. Le jardin, c’est, depuis le fond de l’Antiquité, une sorte d’hétérotopie heureuse et universalisante. Michel Foucault

Auteurs des textes : Louis Aragon - Gilles Clément - Cicéron - Paul Valéry - Joris-Karl Huysmans - Karel Capek - Henri Matisse (en 1952) - Charte de Florence, article 2 - Pierre Grimal - Michel Foucault - Jacques Delill (en 1782) - Victor Hugo - Paul Verlaine

Je me suis fait un petit jardin, tout autour, où je peux me promener. Henri Matisse, 1952

Musique (extraits de) : " Cinq reflets de L'Amour de loin" (2001) pour soprano, baryton et orchestre de Kaija Saariaho (1952) - Oeuvres pour piano de Tōru Takemitsu - John Cage " Ryoanji" - Morton Feldman par le Kronos Quartet.

Pour faire un jardin, il faut un morceau de terre et l’éternité. Gilles Clément

Il a aussi été question de : Hypnerotomachia Poliphili, en français, Songe de Poliphile, rédigé en 1467 et imprimé à Venise en 1499. Un roman illustré italien écrit en un mélange de grec, de latin et d'italien dialectal. Qualifié de l'un des « livres les plus beaux du monde », il est aussi l'un des plus mystérieux de la Renaissance. Ce « Combat d'amour en songe » eut, au xvie siècle et au xviie siècle, une grande influence, d'abord en Italie et en France, sur la « République des Lettres », et, notamment, en architecture et dans l'art des jardins. Alde Manuce a imprimé ce livre à Venise en décembre 1499 pour Leonardo Grassi et comprenant 172 figures gravées sur bois. L'auteur est anonyme, mais un acrostiche tend à faire attribuer l'œuvre à un certain Francesco Colonna, identifié traditionnellement avec le moine vénitien Francesco Colonna et plus récemment avec Francesco Colonna, seigneur de Palestrina....Wikipédia

Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu’il vous faut. Cicéron

Prise de son : Bastien Varigault