- Pascal Perrineau Politologue et professeur des Universités à Sciences Po, ancien directeur du CEVIPOF
- Françoise Fressoz Editorialiste politique au Monde

Un rituel… un rituel instauré par le premier président de gauche de la Ve République… François Mitterrand avait fait, de l’interview télévisée du 14 juillet, un rendez-vous, prisé et attendu, un rituel républicain au charme aussi suranné que les vœux présidentiels, un rituel qui permettait, le temps de quelques minutes de télévision, au président d’incarner la Nation, aux deux corps du roi de se fondre en un seul, un rituel que Jacques Chirac perpétua et que Nicolas Sarkozy décida d’interrompre… François Hollande, qui veut réenchanter le rêve français, a choisi d’y revenir, rompant au passage son engagement de ne pas le faire depuis l’Elysée, un engagement qui avait pourtant comme objectif de garantir plus de liberté et plus d’indépendance à cet exercice par nature compassé. Mais pourquoi donc, notre Président, après ses deux dernières prestations ratées, au plus bas dans les sondages, a-t-il choisi de s’exprimer sous cette forme ? Sans doute parce que l’ingrédient narratif s’avère plus que jamais indispensable au moment où on s’accorde à déplorer l’absence d’un cap, d'une direction, lisible, cohérente de son action. Le voici placé devant l'ardente obligation de porter une vision, de parler à la France et d'assumer fermement son réformisme s’il veut infirmer la prédiction de François Mitterrand qui, sans ambages, avait affirmé être le dernier des grands présidents…. ajoutant : « A cause de l'Europe... A cause de la mondialisation... A cause de l'évolution nécessaire des institutions. Après moi, il n'y aura que des comptables…".
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