Peut-on être écologiste en temps de crise?

France Culture
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Avec
  • Erwan Lecoeur sociologue et politiste, chercheur associé au laboratoire PACTE de l'université de Grenoble Alpes
  • Daniel Boy politiste, directeur de recherche émérite au CEVIPOF, spécialiste de l'écologie politique.
Daniel Boy et Erwan Lecoeur
Daniel Boy et Erwan Lecoeur
© Radio France

Limogée, renvoyée, virée, le départ a été brutal mardi dernier pour la ministre de l’Ecologie Delphine Batho, coupable aux yeux du Président de la République et de son Premier Ministre d'avoir publiquement déploré le "mauvais" budget qui lui était promis en 2014 et d'avoir pointé la "déception " suscitée par le gouvernement dans le pays. Une vétilleuse célérité qui jusqu’alors avait pourtant fait défaut, notamment au moment des partitions et dérapages des ténors du gouvernement… Mais au-delà de la question de la solidarité gouvernementale sur le cap économique et budgétaire, cette décision, un an après le départ de la première ministre de l’écologie Nicole Bricq, remet-elle en cause la transition écologique promise par François Hollande ? Est-elle le signal que l’enjeu écologique est désormais plus que sulbaterne pour ce gouvernement ? Les écologistes, même s’ils ont déclaré être au bord de la rupture, ont choisi de rester. Leurs deux ministres, Cécile Duflot et Pascal Canfin, restent membres du gouvernement, estimant que le jeu en valait encore la chandelle. Alors le départ de Delphine batho obligera-t-il le chef de l’état et le gouvernement à pousser les feux sur l’écologie? François Hollande sera-t-il obligé d’être écologiste, vraiment écolo, pleinement écolo?... Le pari est risqué tant la crise économique a, manifestement, renvoyé à plus tard les velléités gouvernementales en matière de développement durable, tant la gauche paraît incapable d’envisager qu’un nouveau modèle de croissance peut-être une solution à la crise...