Looking for Kermit

Avant de partir à la recherche de Kermit Oliver, une présentation de l’artiste s’impose. Elle ne fait que renforcer le mythe. Car, à 76 ans, il reste obstinément reclus dans sa vieille maison de Waco où il peint avec le matériel d’un autre âge des tableaux qui se vendent parfois une petite fortune.

Flash back : Kermit Oliver a 25 ans quand il expose et explose chez un certain Ben DuBose qui lance sa carrière à Houston. Aidé par le boom pétrolier. Lors des vernissages, on se presse pour saluer celui qui, malgré le succès, reste dans son coin, déjà considéré comme une étoile et une énigme.

En 1970, Kermit Oliver devient le premier artiste noir à exposer dans une grande galerie de Houston. Il est alors fraîchement diplômé de la Texas Southern University, faculté qui fait partie de ce qu’on appelle aux Etats-Unis “les universités historiquement noires”.

Kermit Oliver, l’imprévisible. En 1978, après quasiment 10 ans de succès à Houston, le père de famille décide soudain de se choisir un métier. Et il trouve, il est résolu : ce sera postier. Pendant 35 ans, Kermit va trier des lettres et des colis, la nuit. Le jour, il s’enferme dans son atelier…

Avant de monter jusqu’à Waco, étape à Refugio où Kermit naît en 1943, une petite ville du sud du Texas, où son père est cow-boy. Comme son grand-père et son arrière grand-père, arrivés sur place comme esclaves. Des cow-boys noirs qui marquent l’histoire de Refugio et l’esprit du jeune Kermit.

A Refugio, la vie de Kermit est rythmée entre la maison, l’école, et l’église où il passe beaucoup de temps. Les Oliver sont très religieux et dans l’église où la famille avait l’habitude de prier, l’artiste est toujours présent. Il y a laissé sa trace.