Le mouvement anarcho-punk des 80’s, musical et sans idéologie, jette les bases de la philosophie du « Do It Yourself » tandis que les pionniers vendent leurs âmes au capitalisme.
Crise pétrolière, déferlante néo-libérale, grèves, inflation, désindustrialisation, massification du chômage, terrorisme irlandais, palestinien, italien et allemand, risque de guerre, peur du nucléaire, Ronald Reagan, Margaret Thatcher, l’URSS en Afghanistan, insécurité, extrême-droite xénophobe et nationaliste en nette progression: ça c’est pour le décor de la scène punk.
C’est dans ce contexte que le journaliste cofondateur du fanzine américain «Punk», Legs McNeil écrit : «Est punk tout ce qui nous sépare de ce que nous aimions avant, tout ce que le côté obscur de l’Homme peut offrir.»
Le mouvement punk est avant tout l’expression d’une contestation politique, sociale et culturelle. Désormais, les fameux « No Future », « Anarchy » ou « Punk’s not dead » deviennent les slogans d’une jeunesse qui va exprimer sa vitalité dans une nouvelle direction : the punk way !
Anarchistes, nihilistes, anti conformistes, insolents, excessifs, autant de qualificatifs qui nous viennent à l’esprit à la simple évocation de ce mouvement. Un lexique, certes incomplet, mais qui tire ses origines dans tout ce que la musique populaire, la littérature et l’art en Occident ont connu de radicalement et d’ouvertement contestataire face à l’ennui et à l’oppression. Place aux écorchés vifs, à la poésie furieuse, à une esthétique faite d’urgence et de fureur, plus près de la rue et des tripes, renvoyant ainsi au néant la virtuosité mollassonne de la décennie précédente. On ne cherche plus à changer le monde mais à se recentrer sur soi.
«Blank generation», titre du premier single du groupe punk new-yorkais «Richard Hell and the Voidoids» devient l’hymne du mouvement punk. Les punks inventent une musique bestiale, primale, avec des morceaux courts et aux tempos rapides. Leurs looks illustrent cette nouvelle sonorité qui donne à entendre le désarroi d’une rue abandonnée par le politique.
La première génération punk, c’est pas une crête, c’est pas des clous, çà c’est bien plus tardivement avec l’anarcho- punk, c’est une jeunesse qui va y aller sans savoir jouer de la musique. S. Serre
Musicalement, cette jeunesse s’érige contre ce qu’il y avait avant, c’est-à-dire les grands groupes à succès. Il y a une phrase de « Starshooter» assez emblématique qui dit : «Il y en a marre des Beatles et de leur musique de merde ! ». S. Serre
Le punk était la version blanche de ce que faisaient les noirs dans le reggae. G. Evans
On ne comprenait pas en France, pourquoi la musique était excellente en Angleterre, mais les mecs là-bas, ils faisaient de la musique pour vivre, pour se sauver d’une vie de merde. Géant-Vert
Avec
- Luc Robène, historien
- Solveig Serre, musicologue
- Géant Vert, parolier, écrivain et critique rock français
- Kent, chanteur, écrivain, illustrateur
- Taï Luc, chanteur et guitariste, membre du groupe "La Souris déglinguée"
- André-Marc Dubos, journaliste
- Karen Hamsden, punk féministe
- Ruth Doll, punk féministe
- Zillah Minx, membre du groupe "Rubella Ballet"
- Lynda Dematteo, anthropologue, membre du Laboratoire d'Anthropologie des Institutions et des Organisations Sociales (LAIOS IIAC CNRS EHESS)
- Gerard Evans, biographe du groupe "Crass"
- Lize, ancienne de la scène punk
- Matthew Worley, historien
Un documentaire de Alain Lewkowicz, réalisé par Assia Khalid
Bibliographie
- No Future : Punk, Politics and British Youth Culture, 1976-1984 – Matthew Worley, éd. Cambridge University Press, 2017
- Casse Bonbons - Géant Vert, éd. Ledrapier, janvier 1987
- Les Sex Pistols, l’histoire du groupe en chair et en cire – Géant Vert, Collection Pop-rock - Alternatives, Gallimard, septembre 1998
- Blitzkrieg, l’histoire du punk en 45 tours- Géant Vert, éd. Hoëbeke, septembre 2012
- L'histoire de Crass - Georges Berger, éd. Rytrut, juin 2016
- Punk sur la Ville ! Le premier festival punk de l’histoire, Mont de Marsan 1976-1977 - Alain Gardinier, éd. Atlantica 20
- England’s Dreaming – Les Sex Pistols et le punk – Jon Savage, éd. Allia 2006
- Rip It Up and Start Again, post-punk 1978-1984 - Simon Reynolds , éd. Allia 2014
- Riot GRRRLS, chronique d’une révolution punk féministe - Manon Labry, éd. La Découverte
Discographie
- Sex Pistols - Holidays in the Sun
- The Heartbreakers – Born to lose
- The Clash – London’s burning
- Metal Urbain – Panik
- The Damned – Love Song
- Sex Pistols – God save the Queen
- Stinky Toys - Pépé Gestapo
- The Ramones – Blitzkrieg Bop
- Richard Hell and the voivoids – Blank Generation
- The Damned – The blow-up
- The Damned – Help !
- Sex Pistols – Anarchy in the UK
- The Damned – Born to kill
- The Clash – White Riot
- The Stranglers – Something better change
- Asphalt Jungle – Money
- Starshooter – Get baque
- Buzzcocks – You tear me up
- London Punkharmonic Orchestra – No more Heroes
- The Stranglers – No more Heroes
Avec la collaboration d'Annelise Signoret
Liens
Petite maison d’édition qui a notamment publié le livre de Craig O’hara sur la Philosophie du punk.
Punk is not dead. Une histoire de la scène punk en France (1976-2016)
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