C’est le métier qui rentre, le plaisir du bon geste : épisode 4/4 du podcast Le corps au travail

Homme travaillant dans un atelier de menuiserie.
Homme travaillant dans un atelier de menuiserie. ©Getty - Gary John Norman
Homme travaillant dans un atelier de menuiserie. ©Getty - Gary John Norman
Homme travaillant dans un atelier de menuiserie. ©Getty - Gary John Norman
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Le geste professionnel, un patrimoine immatériel commun et singulier, un savoir-faire à transmettre et à conserver tout comme le corps des artisans, "un outil de travail" qu'ils doivent apprendre à préserver.

Dans cette partie, nous nous intéressons au geste du travailleur et à sa transmission. Au-delà du simple savoir-faire, il s’agit ici d’aborder les réflexes corporels qui créent une mémoire professionnelle et un patrimoine commun. Nous rencontrons dans la prestigieuse école d’ameublement La Bonne graine la mime et sociologue Géraldine Moreau pour documenter, ce qui fait la formation du corps d’un artisan et la transmission de ces gestes. Les gestes professionnels constituent pour eux un « patrimoine immatériel » qu’ils entreprennent de conserver. La sociologue explique comment “ces dernières années, on revalorise les métiers d'art en démontrant que les mains aussi sont intelligentes", elle convoque le travail de Didier Schwint sur le savoir artisan pour préciser sa pensée : “Il ne s’agit pas de dire que les mains sont intelligentes comme le cerveau, car il s’agit en réalité d’une intelligence à part entière qui se crée en situation, en rapport avec la matière, en rapport avec ses sensations, avec son corps, etc.”.

Nous rencontrons aussi un maroquinier formateur qui compare son artisanat à la pratique de l’escalade : “étant grimpeur, je connais l’importance du geste et l'implication du corps”, une pratique sportive qui met également en lumière l’importance de la tonicité de ce corps, notion qu’il veut transmettre à ses élèves afin de durer. Il rappelle ainsi : “Nous sommes dans un métier physique qui implique le corps dans sa totalité, et pour lequel il faut de la précision, donc, il faut savoir préserver son outil de travail”.

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Nous discutons avec un philosophe devenu charpentier qui explique ce qu’il a dû comprendre en laissant ses livres et en devenant manuel : “La première chose que j'ai dû apprendre, c'est de faire confiance à mes sens comme une source d'information fiable, à la fois mes mains, mais aussi aux positions de mon corps. Parce que pour un geste aussi simple que clouer, un geste de base en charpente, ce n'est pas qu'une affaire de main, de position ou de prise en main de l'outil, c'est bien l'ensemble du corps qui est engagé.”

Nous découvrons comment une jeune décoratrice apprend à trembler pour peindre le faux marbre… Pour mieux appréhender la transmission du geste, nous entrons enfin dans une école de conduite de chariot élévateur. Nous décrivons qu’il faut infiniment de précision et de concentration pour maîtriser l’engin. Le formateur ce jour-là, fut champion d’Europe de la discipline.

Un documentaire de Rémi Dybowski-Douat, réalisé par Jean-Philippe Navarre.

Avec :

Jerôme Theveny, directeur de l’école La Bonne graine

Arthur Lochman, philosophe, charpentier et interprète

Christophe Arnaud, formateur en ébénisterie

Paul Alesse, formateur en maroquinerie

Géraldine Moreau, mime et sociologue

Darko Dordjevic, formateur et champion de chariot élévateur

Pascal Latour, formateur chariot élévateur

Les stagiaires caces de l’école « les formateurs parisiens »

Liens

Partenariat

LSD, La série documentaire est en partenariat avec Tënk , la plateforme du documentaire d’auteur, qui vous permet de visionner jusqu'au 10/4/2022 le film de Tessa Joosse - Plastic and glass - (9' - 2009)

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