Colombie : le combat des victimes du paramilitarisme : épisode 3/4 du podcast Syrie, Colombie, quand l'état devient assassin

Manifestation pour les accords de paix dans les rues de Bogota, 12 octobre 2016
Manifestation pour les accords de paix dans les rues de Bogota, 12 octobre 2016  ©Radio France - Nicolas Joxe
Manifestation pour les accords de paix dans les rues de Bogota, 12 octobre 2016 ©Radio France - Nicolas Joxe
Manifestation pour les accords de paix dans les rues de Bogota, 12 octobre 2016 ©Radio France - Nicolas Joxe
Publicité

Construire la paix, exiger la justice

première date de diffusion 07/12/16

Ce que je veux c’est la paix pour mon pays. Je n’ai jamais connu la Paix.

Publicité

Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.

Depuis les années 90, les victimes des groupes paramilitaires d’extrême-droite se mobilisent pour obtenir justice. Depuis la signature des accords de paix entre la guérilla et le gouvernement colombien en septembre 2016, elles exigent que ces crimes d’Etat ne soient pas oubliés. Pendant près de trente ans, sous couvert de combattre les guérillas, l’armée colombienne à mené une « sale guerre » contre les partis politiques de gauche et les organisations populaires. Notre documentaire se propose d’aller à la rencontre de ces femmes et de ces hommes en résistance. Jouissant de la complicité de l’armée, les paramilitaires sont allés jusqu’à construire des fours crématoires pour faire disparaître les corps de leurs victimes. Le journaliste Javier Osuna a enquêté sur ces centres d’extermination. En 2015, il publie un livre « Tu me parleras du feu, les fours de l’infamie ». Son appartement est incendié, il reçoit des menaces de mort, il vit depuis sous protection. Dans les années 2000, l’armée colombienne a exécuté près de 6000 jeunes pour les présenter comme des guérilleros morts lors de combats. Ce massacre est connu en Colombie comme le scandale de Falsos positivos, des faux positifs. Ces assassinats de civils avaient pour objectif d'améliorer les résultats des unités de l’armée pour permettre l’avancement d’officiers supérieurs. Aujourd’hui, les mères des mères de Soacha, une banlieue de Bogota, dont les enfants ont été exécutés par l’armée se battent pour obtenir justice et dénoncent les menaces dont elles sont l’objet. Les accords de paix signés entre la guérilla et le gouvernement prévoient de mettre en place une Commission de la vérité et un Tribunal spécial pour la paix comptant des magistrats étrangers qui devra juger tous les responsables de crimes commis par la guérilla mais aussi les forces de sécurité et les civils ayant soutenus les groupes paramilitaires. Cette justice transitionnelle pourrait dévoiler les liens unissant des secteurs de la société colombienne avec les groupes paramilitaires. Pour éviter que cette vérité ne soit mise à jour, l’ancien président Alvaro Uribe Velez, accusé de liens avec les paramilitaires, mobilise une partie de la population pour combattre l’application des accords de paix.

La guerre civile est devenue une tradition.

On accepte le risque de se faire assassiner car on veut transformer ce pays.

Avec Mauricio Romero, politologue, Université Javeriana ; Ivan Cepeda, sénateur du Polo Democratico ; Gustavo Petro, homme politique, ancien maire de Bogota ; Alfredo Molano, écrivain ; Javier Osuna, journaliste ; Maria Ubilerma, mère d’un jeune de Soacha, exécuté par l’armée ; Luz Marina Bernal, mère d’un jeune de Soacha, exécuté par l’armée ; Les volontaires des Brigades de paix internationales ; Eduardo Carreño, avocat, membre du Collectif des avocats « José Alvear Restrepo » ; Luis Guillermo Perez, avocat, membre du Collectif des avocats « José Alvear Restrepo ».

Une série documentaire de Nicolas Joxe, réalisée par Christine Diger

Avec la collaboration de Annelise Signoret 

Pour aller plus loin

Site du Collectif des avocats « José Alvear Restrepo »

Site du plasticien Juan Manuel Echavarria

Le site de PBI, Brigades de paix internationales

Une coalition d’ONG demande à la CPI d’enquêter sur le rôle des dirigeants de Chiquita dans la perpétration de crimes contre l’humanité : un rapport de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme

En espagnol :

Le site d’information Verdad Abierta, Vérité ouverte est l’un des plus complet concernant le paramilitarisme.

Le site de la revue Noche y niebla publiée par le CINEP (le Centre de recherches et d’éducation populaire crée par les pères jésuites) consacrée aux les violations des droits de l’Homme en Colombie.

En anglais :

The « sixth division » - La « sixième division » - Rapport de l’ONG Human Rights Watch sur les liens entre l’armée colombienne et les groupes paramilitaires.

Une enquête du New York Times sur les chefs paramilitaires extradés aux Etats-Unis : The Secret History of Colombia’s Paramilitaries and the U.S. War on Drugs - L’histoire secrète des paramilitaires colombiens et de la guerre contre la drogue des Etats-Unis.

Rapport de la FIDH sur les activités criminelles du Département administratif de sécurité (DAS), le service de renseignement colombien.

Bibliographie  

Gouverner dans la violence, le paramilitarisme en Colombie- Jacobo Grajales (éd. Karthala)

Me hablaras del fuego, los hornos de la infamia – Tu me parleras du feu, les fours de l’infamie - Javier Osuna (Ediciones B, 2015)

L'équipe