Partout en France, des maires ont décidé de ne pas se représenter aux élections municipale de 2020, confrontés qu’ils sont à une fracture sociale et territoriale face à laquelle ils se sentent dépossédés de leurs moyens d’agir et toujours plus éloignés des processus de décision.
Globalement, les conseils municipaux sont des beaux moments. C’est vraiment là où se passe cette démocratie dont tout le monde parle aujourd’hui et qui est bien en difficulté. C’est un bel outil. D. Dhumeau
Selon une étude du CEVIPOF, un maire sur deux ne compte pas se représenter aux élections municipales de 2020. Ce chiffre monte à 60 % dans les communes de moins de 1000 habitants. On note aussi une augmentation de 55% du nombre de démissions de maires sur les 4 premières années de cette mandature par rapport à la précédente. Alors pourquoi ce malaise chez les maires de petites communes ? Et cela alors que 40% des français vivent dans une commune de moins de 3000 habitants.
Depuis 50 ans, on considère que la métropolisation, c’est la seule finalité intelligente en matière de développement et de mode de vie... On a facilité la mobilité de métropole à métropole et on a oublié que la France n’était pas que des métropoles. V. Berbérian
Eloignement ou suppression des services publics, regroupements de communes à marche forcée qui les privent de certaines compétences, millefeuille territorial qui éloigne la prise de décision, dévitalisation des centres villes au profit de centres commerciaux démesurés, bétonisation du territoire ; ces élus sont confrontés à des problématiques qui dépassent parfois leur pouvoir d’action mais dont les effets les impactent directement, eux et leurs concitoyens.
1 citoyen sur 5 est en difficulté avec le numérique et ne peut pas faire les démarches tout seul.... Des gens du village, qui se sont toujours débrouillés seuls, qui étaient autonomes, se sont retrouvés avec cette dématérialisation dans l’obligation de venir en mairie demander de l’aide. Ça c’est une catastrophe dans l’esprit de nos concitoyens. D. Dhumeau
Ce sont les maires ruraux qui sont le plus découragés mais ceux de banlieue ne sont pas en reste. Ce qui les relie ? Un sentiment de relégation, de dépossession, de rupture d’égalité entre les territoires, en matière de services publics et de financement.
A Chanteloup-Les-Vignes, la collectivité et les associations se substituent à l’action publique, comme dans la ruralité. C. Arenou
Avec Vanik Berbérian, maire sans étiquette de Gargilesse-Dampierre-en-Berry (290 habitants) dans l’Indre, président de l’ Association Nationale des maires ruraux de France (AMRF) ; Dominique Dhumeau, maire sans étiquette de Fercé-sur-Sarthe (630 habitants) et pompier professionnel ; Catherine Arenou, maire divers droite de Chanteloup-Les-Vignes dans les Yvelines et ancien médecin pédiatrique.
Une série de Martine Abat, réalisée par Julie Beressi
Avec la collaboration de Annelise Signoret
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