Les débuts de la collecte enregistrée : Folkloristes autodidactes et nouveaux ethnologues
On ne pouvait pas enregistrer parce qu’il y avait pas d’électricité mais il y avait l’électricité au bourg à Scrignac, chez Eliane au bistrot. Tous les gens sont allés à pied jusqu’au village, à 7 km, pour chanter pour nous. Yvon Guilcher
A la fin des années 30, un vaste mouvement de recherche folklorique, poussé par l'urgence se dessine. Des enquêtes se mettent en place, des réseaux d'informateurs se tissent. Cette démarche de sauvegarde a pour centre névralgique le tout nouveau Musée des Arts et Traditions Populaires, emblème d'une ethnologie naissante. L’ouverture de ce musée en 1937, avec à sa tête le charismatique Georges-Henri Rivière, inaugure la reconnaissance institutionnelle de ce que l’on appelle encore « le folklore » puis sa constitution progressive en un champs scientifique, celui qui deviendra plus tard « l’ethnologie de la France ».
Le folklore comme science en France s’est déshonoré pendant l’occupation et c’est pourquoi en France à partir de 45-46 on ne parle plus que d’ethnographie puis bientôt d’ethnologie. François Gasnault
Parallèlement, la période du Front Populaire laisse place après guerre aux services centraux de la Jeunesse, qui comptent, dès la fin de 1944, des instructeurs spécialisés d'éducation populaire : parmi ceux-ci, plusieurs spécialistes du chant et de la danse folkloriques forment aux répertoires traditionnels, toute une génération d'instituteurs et de professeurs d'éducation physique. Cercles scientifiques et cercles de l'éducation populaire ont des liens serrés et distendus.
Le mot folklore a servi à tout et n’importe quoi, maintenant on ne veut surtout plus l’employer. Maintenant quand on parle de folklore, on a la carte postale, la caricature. Pour mon père, c’était vraiment la science du peuple. C’était la culture populaire transmise par les gens de génération en génération. Solange Panis
Avec :
- François Gasnault, historien, François Gasnault, conservateur général du patrimoine mis à disposition du CNRS, chercheur dans l’équipe LAHIC de l’Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain (UMR 8177 – CNRS/EHESS)
- Yvon Guilcher, chercheur, musicien
- Marie-Barbara Le Gonidec, ethnomusicologue, chercheuse dans l’équipe LAHIC de l’Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain (UMR 8177- CNRS/EHESS) .
- Solange Panis, Chanteuse de musique traditionnelle du Berry, du Bourbonnais et du Nivernais
- Catherine Perrier, chanteuse, spécialiste du chant de tradition oral
Merci à Arnaud Chandivert et Patrick Frémeaux
Un documentaire de Péroline Barbet, réalisé par Nathalie Battus
Bibliographie
Liens
Ethnomusicologie : archives du paysage sonore français
Film de Pierre Panis : différentes bourrées berrichones
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