
Au fil des ans et des luttes, des femmes marins ont gagné la reconnaissance de leur statut professionnel au même titre que les hommes. Nous embarquons à leurs côtés.
6h30, frais matin, dans un petit port de Bretagne. Nous filons doux.
La veille, au téléphone, Erell Pellé nous a prévenu : «Ok je vous embarque, mais pas pour parler de trucs de femmes. Je suis pêcheur, vous me parlerez comme à un pêcheur. Et après on verra si je vous parle».
En une phrase, Erell a résumé notre intention : écouter des voix de femmes, investies dans le milieu de la pêche en mer, de la pêche sur les côtes.
Des professionnelles qui souhaitent être entendues, reconnues dans leur métier, au même titre que les hommes. En Europe, depuis une vingtaine d’années, des femmes qui travaillent dans le milieu de la pêche artisanale en mer et de l’aquaculture sont en lutte pour la reconnaissance de leur statut professionnel.
En tant que femme, on a toujours l’impression qu’il faut en faire davantage… J’avais une telle inquiétude de ne pas être assez bonne. Je l’ai eu toute ma vie de pêche, pendant 10 ans. C. Poulain
Quand j’étais gamine, il y avait 110 bateaux en rade de Brest et quand on allait en mer, c’était un vrai balai et aujourd’hui, on est 38, alors l’ambiance a changé. Erell
En général, le quota de pêche est lié au navire, étant donné que les femmes ne sont pas propriétaires des navires, ou très peu, elles n’ont pas accès aux quotas. K. Frangoudes
7h30, regards brumeux sur nous. Nous filons doux. Erell, patron pêcheur et Gene, sa maman, son matelot, nous donnent les instructions.
Avec :
- Erell et Gene Pellé, pêcheurs à Logonna-Daoulas
- Katia Frangoudès, chercheuse en sciences sociales
- Kate O’Connor, responsable d’une ferme de moules en Irlande
- Catherine Poulain, écrivain
Un documentaire d’Arnaud Contreras, réalisé par Guillaume Baldy

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