Pompéi a toujours été explorée, mais ce sont les fouilles officielles de 1748 qui vont développer une archéologie scientifique et un tourisme de masse teinté de romantisme.
A Pompéi, tout a été récupéré de manière tellement systématique qu'on est obligé de penser que tout cela était organisé par le pouvoir impérial tout de suite après l'éruption.William Van Andringa
On sait que Pompéi a été explorée, visitée, percée de tunnels, peut-être même dès le lendemain de l’éruption et jusqu’à la mise en place du chantier de fouille en 1748. On sait que les gens venaient y chercher des pierres, du matériel, des objets et un soupçon d’aventure.
Dès le XVIIIème siècle, Pompéi est un site qui participe à la gestation de disciplines archéologiques. William Van Andringa
Pourtant il faudra attendre les fouilles officielles des bourbons pour que Pompéi devienne le lieu de naissance d’une archéologie scientifique et d’un tourisme romantique de masse. Mais au départ, le site est réservé à quelques privilégiés et aux invités de la cour et seuls les artistes avec une autorisation peuvent peindre ce qu’ils voient.
Les premiers visiteurs ont cette sensation de visiter un habitat, une ville que ses habitants viennent juste de quitter et laisser intacte. C'est cette perception de l'intimité qui est très nouvelle et qui suscite évidemment le regard des romantiques. Hélène Dessalles
Mais avec l’unité italienne, une fois le site devenu un parc archéologique ouvert à tous moyennant un billet d’entrée, les dessins et les images circulent à toute vitesse, le musée de Naples devient un incontournable et les guides touristiques donnent les bons tuyaux pour une visite réussie qui passe forcément par la contemplation des calques, les moulages des corps des victimes figés dans leurs derniers instants.
Il y a l'histoire que viennent chercher les touristes, une histoire mythologique, celle d'une fin douloureuse, la mort instantanée des Pompéiens qui s'enfuient, celle d'une ville engloutie, celle de quelque chose qui échappe au discours scientifique. Béatrice Robert-Boissier
Et la question c’est de savoir si on vient voir les ruines d’une ville châtiée pour ses péchés, le quotidien décevant et trivial d’une petite bourgade sans éclat, un site au romantisme délicieusement morbide ou le miracle d’un quotidien délicat et d’un art de vivre raffiné, ressuscités.
avec
- Valeria Amoretti, archéo-anthropologue à Pompéi
- Alix Barbet, archéologue spécialiste des peintures murales romaines
- Hélène Dessalles, maître de conférences en archéologie à l'École normale supérieure, spécialiste de l'architecture romaine, responsable de fouilles à Pompéi
- Henry Duday, archéo-anthropologue à l'université de Bordeaux
- Maria Lucia Giacco,conservatrice au Musée archéologique national de Naples
- Antonio Irlando, journaliste et architecte
- Francesca Leolini, restauratrice à Pompéi
- Eloïse Le Tellier, archéologue
- Nicolas Monteix, maître de conférences en histoire et archéologie romaine
- Francesco Muscolino, archéologue
- **Massimo Ossana,**surintendant du parc archéologique de Pompéi et archéologue
- Elisa Pucci, restauratrice à Pompéi
- Béatrice Robert-Boissier, autrice, notamment de Pompéi. Les doubles vies de la cité du Vésuve, Paris, Ellipses
- Claudio Scarpati, vulcanologue
- William Van Andringa, archéologue
- Sandra Zanella, archéologue
Un documentaire de Perrine Kervran, réalisé par Diphy Mariani
Merci à Pompéi - fouille de la nécropole romaine de Porta Nocera - Programme de recherche de l’ École française de Rome en collaboration avec l’ École Pratique des Hautes Études ( UMR 8546 CNRS ENS-Paris AOrOc, Université PSL), la société archéologique Éveha International et la Soprintendenza archeologica di Pompei - Avec la participation de la fondation ARPAMED, de l'UMR 5199 PACEA de Bordeaux, de la société Archeodunum et de l’ Institut Universitaire de France - Sous la direction de William Van Andringa (EPHE, AOrOc), Thomas Creissen (Évéha International, Université de Tours) et Henri Duday (UMR PACEA)
Bibliographie
- William Van Andringa - Pompéi, mythologie et histoire (éd. CNRS)
- Mary Beard - Pompéi, la vie d’une cité romaine (éd. Le Seuil)
- Béatrice Robert-Boissier, Pompéi. Les doubles vies de la cité du Vésuve (éd. Ellipses)
- Alix Barbet_,_ La peinture murale romaine, les styles décoratifs pompéiens (éd. Picard)
- Alix Barbet_,_ Les cités enfouies du Vésuve - Pompéi, Herculanum, Stabies et autres lieux (éd. Fayard)
- Sur les murs de Pompéi. Cent vingt-trois inscriptions lapidaires et pariétales de Pompéi. Édition et trad. du latin par Philippe Moreau (éd. Gallimard)
- Massimo Osanna - Les nouvelles heures de Pompéï (éd. Flammarion) à paraître
Liens
- Mourir à Pompéi : fouille d’un quartier funéraire de la nécropole romaine de Porta Nocera (2003-2007), dir. William Van Andringa, Henri Duday, Sébastien Lepetz et al., 2 vol., (éd. Collection de l’Ecole française de Rome)
- Éloïse Letellier-Taillefer et Guilhem Chapelin, « Théâtres de Pompéi », Chronique des activités archéologiques de l’École française de Rome [En ligne], Les cités vésuviennes, mis en ligne le 23 septembre 2019, consulté le 06 février 2020.
- Sandra Zanella, « Pompéi. Maison des mosaïques géométriques VIII 2, 3-16 », Chronique des activités archéologiques de l’École française de Rome [En ligne], Les cités vésuviennes, mis en ligne le 06 mars 2014 De l’ambiguïté des formes. Entre la maison « privée » et la maison « publique » ? Un cas d'étude à Pompéi », dans A. Bourrouilh, N. H. Vela, P.-E. Paris (éd.), Appréhension et qualification des espaces au sein du site archéologique, Paris, 2016 (Archéo.doct, 8), p. 11 28.
- Hélène Desalles - « Les savoir-faire des maçons romains, entre connaissance technique et disponibilité des matériaux. La connaissance des roches et son application par les structores. Le cas pompéien », in Monteix N., Tran N. (dir.), Les savoirs professionnels des hommes de métier romain (École française de Rome, 12-13 octobre 2009), Collection du Centre Jean Bérard, 37, Naples, 2011, pp. 41-63.
- Nicolas Monteix - Les savoirs professionnels des gens de métier romains. Études sur le monde du travail dans les sociétés urbaines de l’empire romain, ouvrage collectif dirigé en collaboration avec N. Tran, Naples, 2011, Centre Jean-Bérard, (« Collection du Centre Jean-Bérard », 37).
- Nicolas Monteix. Consommation de céréales et distinction sociale à Pompéi au prisme des établissements commerciaux. Nehet, revue numérique d’égyptologie, Paris-Sorbonne, Université Libre de Bruxelles, 2017, Les céréales dans le monde antique, 5, pp.265-276
- Site du Parc archéologique de Pompéi
- Delphine Acolat : Mémoire de la catastrophe volcanique de Pompéi, pratiques touristiques et menace du Vésuve dans les photographies du XIXe siècle. Article paru dans la revue Norois, 2019/2 (n° 251)
- Herculanum et Pompéi dans les récits des voyageurs français du XVIIIe siècle. Ouvrage de Chantal Grell publié par le Centre Jean Bérard, 1982
- Brice Gruet : Si loin si proche : le Vésuve et ses environs. in Méditerranée, n°105, 2005
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