Une médecine organisée mais impuissante  : épisode • 3/8 du podcast La Grande peste, l'empreinte d’une tueuse

Guy de Chauliac (1300-1368, à droite), médecin français du Moyen Âge - détail d'une miniature
Guy de Chauliac (1300-1368, à droite), médecin français du Moyen Âge - détail d'une miniature ©Getty - Christophel Fine Art / Contributeur
Guy de Chauliac (1300-1368, à droite), médecin français du Moyen Âge - détail d'une miniature ©Getty - Christophel Fine Art / Contributeur
Guy de Chauliac (1300-1368, à droite), médecin français du Moyen Âge - détail d'une miniature ©Getty - Christophel Fine Art / Contributeur
Publicité

Les médecins du XIVe siècle, s’ils sont restés impuissants face à l’épidémie, ont tenté de donner des conseils, ont su s’organiser, échanger leurs savoirs et le partager. 

On a souvent l’image d’une médecine médiévale pleine de magie, et de superstition et de charlatans qui prescrivent de la corne de licorne. Joël chandelier raconte qu’que  "En 1348, Les médecins de la faculté de Paris consultés par le roi Philippe III, juste avant l'arrivée de la peste dans la capitale, disent que les astrologues pensent que la cause lointaine de cette épidémie est la conjonction des trois planètes supérieures Saturne, Mars et Jupiter en 1345".

Or la médecine était déjà bien organisée, les universités en place, les textes antiques connus, renouvelés et partagés par tous. D’autre part on constate aussi que le pouvoir travaille main dans la main avec la médecine et prend des décisions sanitaires,  ainsi comme le précise Marylin Nicoud "Dans les années 1370, ce sont des autorisations de circulation qui sont délivrées par des instances publiques. Puis, une fois que la peste est arrivée dans la ville, on enferme les individus à l'intérieur des maisons pour éviter qu'ils ne sortent pour éviter qu'ils ne propagent la maladie et, progressivement, se mettent en place aussi à l'extérieur de la cité des lieux temporaires d'isolement où on déplace les populations avant qu'on ne construise véritablement des lieux de quarantaine".

Publicité

Face à la peste les médecins ont cherché tant qu’ils ont pu à donner des conseils, trouver des causes et des remèdes et à partager leur savoir que ce soit en Europe ou en Orient. Nicolas Weil-Parrot constate d’ailleurs qu' "En 1347, en médecine il n'y a pas de basculement vers l'irrationnel. Il n'y a pas du tout de fuite échevelée vers l'idée que la peste c'est le châtiment divin, ils savent qu’en tant que médecin, ils doivent s'occuper de la cause proche et ils ont tenu bon. Beaucoup de médecins sont morts en allant au chevet des malades".

Un documentaire de Perrine Kervran, réalisé par Anne Perez.

Avec :

Joël Chandelier, historien, maître de conférences en histoire médiévale à l’Université Paris 8, et membre de l’EA 1571 (Centre de recherches historiques de l’université Paris 8)

Marilyn Nicoud, historienne, directrice du CIHAM (UMR 5648) Histoire, Archéologie, Littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux

Nicolas Weill-Parot, historien, directeur d'études,  Histoire des sciences dans l’Occident médiéval, Ecole Pratique des Hautes Etudes

L'équipe