Une équipe de chercheurs français a découvert le gène responsable de la synthèse du parfum des roses. Un consortium international s’est lancé dans le séquençage du génome du rosier. Que nous enseignent ces nouvelles connaissances sur la fleur ? Quelle rose s’apprête à éclore dans les laboratoires ?
- Anne Perez Réalisatrice
Une série documentaire de Jean Baptiste Veyrieras et Mariannick Bellot, réalisée par Anne Perez
En 2015, une équipe de chercheurs français a découvert le gène responsable de la synthèse du parfum des roses. Un consortium international s’est lancé dans le séquençage du génome du rosier. Sous le microscope et dans les tubes à essai, la rose livre peu à peu ses secrets. Que nous enseignent ces nouvelles connaissances sur la fleur ? Quelle rose s’apprête à éclore dans les laboratoires ?
« Ce n’est pas parce qu’on connaît les noms et les quantités des molécules que l’on connaît exactement l’odeur. » Jean-Claude Caissard, professeur à l’Université de Saint-Etienne, ne tient pas à réduire le parfum d’une rose à une liste de noms et de chiffres. Après plusieurs années de recherche et après avoir failli abandonner face aux difficultés, il est parvenu, avec ses collègues du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes aromatiques et médicinales, à identifier un gène très particulier au doux nom de RhNUDX1. Ce gène joue un rôle essentiel et inattendu dans la production de parfum chez la rose. Une découverte qui pourrait bien aider les créateurs de rose à réintroduire le parfum dans les roses d’ornement...
Si on frotte cette rose, ça sent la térébenthine.
Le génome c'est un bouquin d'histoire de la plante qu'il faut apprendre à lire.
Le parfum de la rose c'est des dizaines et des dizaines de molécules.
D’ici là, le premier génome complet du rosier devrait être publié et l’ensemble des gènes de la plante catalogué. Pour Mohammed Bendamane, directeur de recherche à l’ENS de Lyon, à la tête de ce projet, le génome du rosier devrait faciliter à moyen terme l’élaboration de nouvelles variétés mieux adaptées à nos goûts et aux contraintes environnementales.
Au cœur de ces deux laboratoires de renommée internationale, entre pipettes et serres expérimentales, nous découvrons aussi les nouvelles avancées en biologie moléculaire. Tel un miroir, la science des roses nous invite à repenser notre rapport à cette fleur et à la nature.
Pour les roses rouges, rouge pompier très vif, ce pigment n'existe pas chez les roses sauvages. C'est un produit de la domestication.
Dans la nature le premier mode de communication entre les êtres vivants ce sont les molécules.
Avec Philippe Laperrière, Jacques Ranchon, Jean-Claude Caissard, pour le collectif des enseignants chercheurs du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes aromatiques et médicinales de l’université de saint Etienne en collaboration avec le CNRS, l’INRA et les roseraies de Caluire, Lyon et Saint Galmier, Mohamed Bendhamane, directeur de recherche à l’ENS de Lyon - CNRS-INRA-Lyon 1 ; Philippe Verne et Jérémy Just, du laboratoire RDP de l’Ecole Normale Supérieure de Lyon ; Karine Venet ; Valérie Chansigaud, Jean Rostand.
Ce documentaire a reçu la bourse Brouillon d'un rêve sonore de la SCAM.
Extraits de L’aventure des plantes de Jean-Marie Pelt et Jean-Pierre Cuny
Equipe technique : Marie Lepeintre, Claude Niort - Documentation Ina : Linda Simhon, Amelie Briand Le Jeune - Documentation musicale : Romain Couturier - Documentation : Anne-Lise Signoret, Anne-Laure David
Merci à Léa Galanopoulo pour son article dans la revue du CNRS
Bibliographie :
Communiqué du CNRS : L'origine inattendue du parfum de la rose
Pour la Science N°376 - février 2009 : Le parfum des roses
Le pouce du panda, les grandes énigmes de l’évolution - Stephen Jay Gould (éd. Le Seuil)
Histoire de la notion de gène- André Pichot (éd. Champs Flammarion, 1999)
L'équipe
- Production
- Collaboration