L’heure des surhommes est celle de l’effondrement à venir.
Le survivalisme ne peut se définir comme un mouvement mais une constellation de personnes allant des magnats de la Silicon Valley, submergés par des scénarios d’anticipation catastrophistes, des férus de l’autodéfense faisant valoir une menace imminente. Le credo survivaliste se résume une phrase : «Si ta vie était un jeu, la seule règle serait de survivre». Le sociologue Bertrand Vidal analyse : "Le survivalisme est une culture de la méfiance."
Se préparer au pire, tel est le credo survivaliste comme le confirme Pierre Templar, animateur d'un réseau et consultant survivaliste : "Pour un survivaliste, l’échéance est permanente... On se prépare à tout, le but c’est d’être plus ou moins prêt à toute éventualité. C’est une sorte d’assurance". Les préceptes survivalistes font des émules, parmi un public très large, mais peu en adoptent les termes guerriers et les conclusions extrêmes. Un sauve-qui-peut paranoïaque agité par quelques groupuscules ? Une aubaine tant politique que commerciale ? Le plus grand danger pour un survivaliste est qu’il n’ y ait plus de danger.
Mais qui prend la mesure du risque ? Un des mentors en Europe de l’effondrement de notre civilisation se trouve en Suisse. Il se nomme Piero San Giorgio, il est l'un des chantres du survivalisme et préconise l’autodéfense. Son scenario débute par une pénurie énergétique puis alimentaire provoquant une crise politique mondiale à laquelle succède une récession majeure débouchant sur des flux migratoires massifs. La guerre civile serait à alors inévitable. Mais, Pierre Templar explique : "L’objectif, c’est ensuite de reconstruire une civilisation, ce n’est pas juste de vivre avec ses trois boîtes de conserves et son potager dans son coin. L’être humain est quand même un animal grégaire, il n’est pas un individu unique et isolé."
Des armes, quelques manuels en poche, une maison imprenable, le nouvel homme survivaliste sera victorieux. Qui sont ses ennemis ? Tous, car tout un chacun est aux abois… Pour Pablo Servigne, "les survivalistes, sont une crainte, parce que c’est une ombre de notre société. C’est une sorte de prolongation exagérée de monstres, de nos défauts, de notre société".
Avec
- Pierre Templar, animateur d’un réseau et consultant survivaliste
- Piero San Giorgio, essayiste survivaliste
- Loïc, survivaliste accompli
- Elsa Dorlin, philosophe, professeure de philosophie à Paris-8
- Bertrand Vidal, sociologue
- Patrick Lagadec, consultant international en pilotage des crises
- Pablo Servigne, collapsologue et chercheur interdépendant
Une série documentaire de Nedjma Bouakra, réalisée par Yvon Croizier
Liens
Survivalisme, Êtes-vous prêts pour la fin du monde ?, Bertrand Vidal, éd. Eyrolles
Se défendre. Une philosophie de la violence, Elsa Dorlin, éd. de la Découvertes
Survivre à l'effondrement économique, Piero San Giorgio, éd. Le retour aux sources
Survivre : une websérie de France.tv réalisée par Alexandre Pierrin.
L'équipe
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