Ils seraient de plus en plus jeunes, de plus en plus violents. Ils agiraient en bande et n'auraient plus de limite. Ce sont les jeunes délinquants. Le phénomène serait de société et même inquiétant. Mais de qui parle-t-on ? De la jeunesse déviante de 1910, 1950... on frôle la rengaine.
Première diffusion le 7 décembre 2015 dans l'émission Sur les docks.
C’est une réactivation permanente du péril jeune. Vous trouvez ça sur des poteries babyloniennes 2000 ans avant Jésus- Christ. Le péril jeune est une construction. Il existe des comportements déviants liés à la transgression de l'adolescence. Laurent Bonelli
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Ce documentaire fait entendre, le péril jeune brandi hier et même avant hier : ainsi, aux Gamins de Paris qui poignardaient les Bourgeois dans le dos, se succèdent les Apaches et leurs règlements de compte sur les fortifs, les Blousons noirs et leurs chaînes de vélo puis, les racailles et leurs casquettes.
On a donc des périodes où la délinquance juvénile est mise en avant sur la scène publique. Ça ne correspond pas nécessairement à un accroissement majeure de la délinquance juvénile. Dans les années 50, il y a un développement de la délinquance en général pour une raison fort simple, c’est la croissance économique très importante. Donc, il y a de plus en plus de choses à voler et les jeunes y participent. Jean-Jacques Yvorel
Autant de figures d'un péril jeune dont on comprend qu'elle relève souvent d'une construction médiatique déconnectée de la réalité de la délinquance juvénile.
Il y a toujours eu des phénomènes de délinquance juvénile et il y en aura toujours. Ça ne suffit pas à expliquer pourquoi il y a des moments où on en parle beaucoup, et puis d'autres, pas du tout. Donc, c'est qu'il y a autre chose. C'est d'une part la récupération politique et d'autre part, la mise en scène médiatique. Laurent Bonelli
Nous sommes allés fouiller les archives de la radio et de la télévision pour faire entendre le rapport de la société française à sa jeunesse, ses moments de tolérance, ses moments de répression. Loin des stéréotypes, d'une histoire linéaire, nous entendons ici les tiraillements de société française vis-à-vis de ses enfants dits "dangereux".
Avec :
- Jean-Jacques Yvorel , historien de la justice des mineurs
- Laurent Mucchielli, sociologue
- Véronique Blanchard, directrice du musée de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ)
- Laurent Bonelli, sociologue
- Dominique Attias, avocate
Extraits des films : La guerre des boutons d'Yves Robert et Les 400 coups de François Truffaut
Lecture et chant : Marius et Octave. Merci à Catherine Sultan, ancienne directrice de la Direction de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ)
Un documentaire de Camille Juza, réalisé par Julie Beressi
Pour aller plus loin
- Le règne de l’apache : à lire dans Lecture pour tous, 1910.
- Bouit (R.), Étude sur les groupes d’adolescents communément appelés “blousons noirs”, Étude de la Préfecture de Paris, 14 octobre 1959.
- Manuel Boucher : Le retour des « bandes » de jeunes ? Regards croisés sur les regroupements juvéniles dans les quartiers populaires, in Pensée plurielle, n°14, 2007.
- Articles sur les bandes de jeunes sur le site de Laurent Mucchielli : Délinquance, justice et autres questions de société.
- Les phénomènes de bandes en France, étude d’Élodie Tournebize, octobre 2006.
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